Scepticisme face aux mesures du Conseil fédéral
Dans 24 heures, on salue les signaux envoyés hier et par le conseil fédéral et par la BNS. Mais le journal s’interroge: comment ces mesures pourront-elles rapidement et efficacement être appliquées? Quand on parle de soutenir les entreprises exportatrices, de qui parle-t-on exactement? Sur la base de quels critères une firme pourra-t-elle être soutenue? Le vendeur de glace à Ouchy pourra-t-il prétendre à une aide? Sans explications complémentaires, les signaux d'hier pourraient se transformer en écran de fumée, conclut 24 heures. Ces signaux deviennent sparadrap d'urgence dans La Liberté. Pour le quotidien fribourgeois, certes le Conseil fédéral offre un bol d'air frais au tourisme et à l'industrie d'exportation, mais le succès de l'opération repose avant tout sur des mesures à court terme. Le tout ne sera que de peu d'utilité si la banque nationale ne parvient pas à freiner durablement l'engouement pour le franc. Le Temps va un cran plus loin: il qualifie carrément les mesures proposées hier de "grand bricolage". Tout en rappelant que la marge du conseil fédéral est étroite et qu'il n'est pas étonnant que le gouvernement n'ait pas pu annoncer des mesures applicables à court terme. A noter encore l'AGEFI qui dit retenir une chose principale des mesures gouvernementales: les allégements de charges obligatoires sont possibles dans certains secteurs. Et s’interroge: si ces allégements sont possibles maintenant, ne devraient-ils pas l'être de manière plus durable?
Rembourser l'aide de Berne?
En Suisse alémanique, le Tages-Anzeiger déplore lui que le Conseil fédéral, qui pourtant a eu tout le temps pour réfléchir, ne livre finalement que des mesures peu sophistiquées et pas très mûres. Du coup, le journal lance une proposition. Il faut que les exportateurs et les hôteliers qui vont recevoir des aides les remboursent une fois les jours meilleurs venus. Par exemple en baissant ou en exemptant les entreprises touchées du paiement de leur contribution aux assurances sociales. S'il s'agit simplement d'une exonération définitive, alors l'État, de facto, prend sur lui les risques de change que les entreprises privées doivent assumer. En résumé: les bénéfices pour le privé et les pertes pour l'État. Et puis, rappelle le quotidien avec une subtile ironie, on n’a jamais vu une seule entreprise exportatrice proposer d'augmenter ses cotisations sociales quand la situation sur la marché des changes était très favorable.
Lutter contre le plagiat
Depuis plusieurs mois, révèle la Liberté, le Fonds national suisse s'est doté d'un redoutable logiciel qui filtre les projets soumis par des chercheurs pour des demandes de subsides. Le Fonds a en effet décidé d'être plus vigilant sur les questions de plagiat, un souci alimenté par certaines affaires récentes. On se souvient notamment de l'ancien ministre allemand la Défense reconnu coupable d'avoir copié une bonne partie de sa thèse de doctorat ou encore de ce professeur d'économie à l'Université de Fribourg accusé de ne pas avoir cité ses sources dans des articles scientifiques. La difficulté pour ce genre de logiciel: détecter ce que l'auteur copie en le reprenant à son compte et un texte qui est cité mot pour mot avec la référence de la source. Quoi qu'il en soit, depuis plusieurs années maintenant - avec aussi l'arrivée des nouvelles technologies, dans toutes les écoles qui préparent une maturité et dans toutes les universités le plagiat est devenu un vrai problème. Dans beaucoup de gymnases, les travaux écrits sont systématiquement passés au crible par les logiciels anti-plagiat.
Gimmick de Victor Hugo pour les petits Bernois
Le monstre de l'alphabet rode près de la frontière des langues... Pas de quoi s'inquiéter: le monstre de l'alphabet est gentil. C'est un personnage de fiction qui va apprendre aux petits Alémaniques de troisième année à parler le français. Le Bund est allé dans une classe du canton de Berne. Berne qui introduit cette année l'enseignement du français chez les tout petits, comme la plupart des cantons qui touchent la Suisse romande, Bâle-ville, Soleure, Fribourg ou le Valais. Au programme, un petit gimmick signé Victor Hugo: "Mirlababi, surlabaabo, mirliton, ribon, ribette surlababi, mirlababo, mirliton, ribon ribo..." Cela ne veut rien dire mais cela sonne "enorm französisch" écrit le journal bernois. Et surtout ça plaît aux enfants. Ils cherchent les mots parallèles, ceux qui sonnent bien dans les deux langues, comme éléphant ou hélicoptère. Il s'agit d'acquérir la musique et un peu de vocabulaire. Mais les élèves qui se lancent pour la première fois si tôt dans la langue française ne sont pas encore sélectionnés dans cette branche. C'est en cinquième année que cela va se gâter. En tout cas, le journaliste du Bund a pu constater les premiers effets de ce nouvel enseignement durant la récré: un p’tit gars demande à son copain: bonjour, ça va? Oui ça va, répond l'autre. La base quoi...
cht, avec Ariane Hasler et Stéphane Deleury, RSR