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La presse tire le bilan des années Calmy-Rey

La conseillère fédérale démissionnaire a été au centre de toutes les attentions durant toute la journée. [Peter Klaunzer]
La presse se penche ce jeudi sur l'annonce du départ de la conseillère fédérale. - [Peter Klaunzer]
L'annonce du départ de Micheline Calmy-Rey est le sujet du jour dans les journaux romands et alémaniques: entre bilans et spéculations sur les possibles successeurs. Dans la Berner Zeitung, Johan Schneider-Ammann revient sur son paquet de mesures prévues pour soutenir les entreprises souffrant du franc fort. Finalement, dans le même journal, le futur des jeunes ours est désormais connu: ils resteront à Berne et ne partiront pas en Roumanie.

Le départ de Micheline Calmy-Rey au centre de la presse romande...

Aux dires de l'éditorialiste de 24 heures Judith Mayencourt, la conseillère fédérale n'aura rien fait comme les autres et s'offre une excentricité suprême: elle ne démissionne pas, elle part, une preuve de sa personnalité. Une "sacré tronche" qui n'a jamais eu froid aux yeux et qui a su donner une visibilité à la Suisse, note Sandra Jean dans Le Matin. Le Temps exprime toutefois quelques bémols. Micheline Calmy-Rey se sera finalement montrée hésitante et terriblement défensive dans les domaines stratégiques où la Suisse a le plus à gagner et le plus à perdre. Le quotidien estime que les grands voisins de la Suisses, comme Berlin, Paris ou Rome ont été négligés. La Liberté de son côté critique également l'attitude de la ministre face à l'Union Européenne.

...et alémanique

La NZZ titre son commentaire "Calmy-Rey, die Undiplomatische Botschafterin", "l'ambassadrice sans diplomatie". Elle était à la fois populaire et peu commode, constate le journal zurichois. "L'incassable s'en va", titre de son côté le Blick. Pour son éditorialiste, elle était charmante, intelligente, fière et avait le sens du pouvoir. Avec son départ, Berne perd une femme d'État. Markus Somm, rédacteur en chef de la Basler Zeitung ne partage pas cet avis et, dans un bilan qui prend la moitié de la page une du journal, il constate que l'ambition de Micheline Calmy-Rey était plus grande que le pays lui-même. Il tire un bilan catastrophique du passage de la socialiste au Conseil fédéral. Elle laisse derrière elle un champ de ruines. Aucun ministre des affaires étrangères n'a autant sapé la position de la Suisse dans le monde et entamé aussi durablement l'image de la Suisse dans le monde. Son retrait n'arrive pas trop tôt affirme l'éditorialiste.

Les spéculations sur les possibles successeurs

24 heures a choisi de mettre le Vaudois Pierre-Yves Maillard et le Fribourgeois Alain Berset en Une. Deux photos qui pourraient traduire leur profil. L'oeil doux, chemise ouverte, main dans les poches, Pierre Yves Maillard est appuyé contre un arbre. On dirait le lauréat d 'un prix littéraire de photographie au Jardin des Tuileries à Paris. A côté, un autre profil: bras croisés sur un costume sombre, cravate bien serrée, Alain Berset a le regard du technocrate assuré. Pour le reste, les socialistes vaudois préparent le terrain pour leur champion depuis des mois, note 24 heures. Avec un argument : "L'arc lémanique doit conserver un conseiller fédéral". Comme le souligne la Gruyère, un Fribourgeois peut également en cacher un autre: l'UDC Jean Francois Rime. Tout dépendra de l'arithmétique complexe qui mènera à l'élection.

Schneider-Amman expose son plan dédié aux exportateurs

Le conseiller fédéral libéral-radical bernois fait l'apologie de son paquet de mesures sensé soutenir les entreprises exportatrices. Dans la Berner Zeitung, il ne se formalise pas du refus de la commission du national. C'était un jour particulier explique Johann Schneider-Ammann, la BNS venait d'annoncer le cours plancher d'un franc 20 pour un euro. L'action politique est complémentaire à l'action de la BNS sur le marché des devises, affirme le ministre de l'économie. A la question de savoir si la banque nationale parviendra à maintenir ce taux, Johann Schneider-Ammann répond brièvement qu'elle doit y parvenir.

Les ours bernois ne deviendront pas Roumains

Ce que la Berner Zeitung annonçait il y a deux jours se confirme : il n'y aura pas de transfert des deux jeunes ours bernois vers la Roumanie. L'accord passé avec un parc animalier roumain tombe à l'eau, la famille ours restera donc à Berne au complet. Il y aura la maman Björk, le papa Finn et les deux filles Berna et Ursina. Pour que le zoo bernois ne se retrouve pas confronté prochainement avec le même problème de progéniture, les autorités se penchent vers le planning familial. En clair, c'est ce pauvre Finn qui va se faire stériliser. Mais le Directeur du parc se veut rassurant pour tous les amis des bêtes: même castré Finn restera un vrai mâle. Mais il n'y aura désormais plus de nouvelles naissance au Tierpark, le prix à payer pour garder les deux petits tant adulés par la population.

mre, avec Jean-François Moulin et Stéphane Deleury/rsr

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