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Le clan Kadhafi cherche une solution diplomatique

Saif al-Islam s'est dit prêt à instaurer une démocratie constitutionnelle en Libye. [Euronews via Reuters TV]
Saif al-Islam, un des fils de Mouammar Kadhafi, s'est dit prêt à instaurer une démocratie constitutionnelle en Libye. - [Euronews via Reuters TV]
Mouammar Kadhafi semble chercher une voie diplomatique pour sortir du conflit plus de deux semaines après le début de l'intervention internationale en Libye. Tandis que l'OTAN a repris ses frappes contre l'armée libyenne, les Etats-Unis ont annoncé avoir cessé leurs frappes.

Dans la nuit de lundi à mardi, le porte-parole du gouvernement libyen a affirmé que le régime était prêt à négocier toute forme de réforme politique, comme des élections ou un référendum, tout en rejetant un départ du colonel Mouammar Kadhafi.

"Le leader (Mouammar Kadhafi) est la soupape de sécurité pour le pays et pour l'unité de la population et des tribus. Nous pensons qu'il est très important pour toute transition vers un modèle démocratique et transparent", a averti le porte-parole du gouvernement libyen Moussa Ibrahim.

Vers une démocratie constitutionnelle?

A US Air Force F-15 aircraft flies over Afghan and French soldiers participating in operation Spear Tackle 2 in Surobi district on September 26, 2010. Most of France's 3,500 soldiers, who are part of a NATO-led multinational force fighting the Taliban inside Afghanistan, are based in districts around Kabul. AFP PHOTO/Joel SAGET [AFP - Joël Saget]
Depuis la nuit de lundi à mardi, plus aucun avion de combat américain n'a effectué de sortie. [AFP - Joël Saget]

Lundi soir, le dirigeant libyen a fait une apparition en public dans sa résidence de Bab el-Aziziya à Tripoli, qui avait été la cible le 20 mars d'un missile de la coalition, a rapporté la télévision nationale libyenne. Il s'agissait de la première apparition publique du colonel Kadhafi depuis le 22 mars.

La veille, le "New York Times" a rapporté que deux des fils de Kadhafi, de plus en plus isolé, Seif al-Islam et Saadi, ont proposé une transition vers une démocratie constitutionnelle qui prévoirait le retrait du pouvoir de leur père. Selon le quotidien américain, citant un diplomate sous couvert de l'anonymat et un responsable libyen informés du projet, la transition serait pilotée par Seif alIslam.

Le Conseil national de transition (CNT), qui représente les rebelles, a aussitôt rejeté cette idée. "Kadhafi et ses fils doivent partir avant toute négociation diplomatique", a déclaré un porte-parole du CNT, Chamseddine Abdulmelah, à Benghazi (est), fief des insurgés.

Tournée diplomatique

Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a lui aussi estimé que Mouammar Kadhafi et sa famille devaient quitter le pouvoir en Libye et que la communauté internationale devait rester unie contre les tentatives diplomatiques du régime Kadhafi de s'en sortir.

Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelati Laabidi, a rencontré le premier ministre grec.
Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelati Laabidi, a rencontré le premier ministre grec.

Il se référait à la tournée qu'effectue actuellement le vice-ministre libyen des Affaires étrangères Abdelati Laabidi. Ce dernier a rencontré dimanche soir à Athènes le Premier ministre grec Georges Papandréou, lundi à Ankara le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu et dans la soirée à La Valette le Premier ministre maltais Lawrence Gonzi.

Après la France et le Qatar, l'Italie a décidé de reconnaître le CNT comme le "seul interlocuteur légitime", alors que le pouvoir libyen a connu un nouveau revers avec la démission dimanche d'un conseiller du colonel Kadhafi, Ali Triki, doyen des diplomates, quatre jours après la défection du chef de la diplomatie, Moussa Koussa.

Le département du Trésor des Etats-Unis a par ailleurs annoncé que l'ancien ministre des Affaires étrangères libyen n'est plus visé par les sanctions économiques américaines contre le régime de Tripoli.

afp/ant

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L'OTAN sans les Etats-Unis

Sur le plan militaire, l'Otan a mené un raid aérien mardi contre des forces loyalistes au dirigeant libyen à une trentaine de km à l'est du port pétrolier de Brega où des combats pour le contrôle de cette ville font rage depuis plusieurs jours.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé que depuis minuit, dans la nuit de lundi à mardi, plus aucun avion de combat américain n'a effectué de sortie. Le Pentagone, qui a toutefois souligné que les appareils se tenaient prêts à intervenir "au cas où l'OTAN en ferait la demande".

L'armée américaine ne devrait plus fournir désormais que des avions destinés à effectuer des ravitaillements en vol et effectuer des missions de brouillage et de surveillance.

Des combats entre insurgés et loyalistes ont de nouveau eu lieu lundi près du port pétrolier de Brega, 800 km à l'est de Tripoli, où des familles entières fuyaient les bombardements en voiture, selon des journalistes de l'AFP.

Les rebelles ont réussi à avancer jusqu'aux abords est de la ville avant d'être repoussés par des tirs d'artillerie et d'obus des forces pro-Kadhafi, mieux armées et mieux organisées.

30% des forces de Kadhafi éliminées

L'armée fidèle à Mouammar Kadhafi a perdu le tiers de son potentiel depuis le début des bombardements de la coalition puis de l'Otan, a estimé mardi un responsable militaire de l'Alliance atlantique.

"Nous avons éliminé un tiers du potentiel militaire des forces kadhafistes", a déclaré à la presse le général Mark van Uhm, citant le rapport fait mardi par le commandant en chef de l'Opération Protecteur unifié, le général Charles Bouchard, aux ambassadeurs des 28 pays alliés au siège bruxellois de l'Otan.

Les opérations de la coalition multinationale en Libye ont commencé le 19 mars avant d'être relayées, depuis le 31 mars, par l'Otan.