Le derby zurichois de la honte

Les violences dans le football au centre de l'actualité

Le 226e derby entre le FC Zurich et Grasshoper est en première page de pratiquement tous les quotidiens alémaniques ce matin. On parle de football bien sûr, et de cette fameuse 77e minute où la partie - dans les tribunes - a basculé : lancement d'une fusée pyrotechnique sur des supporters, bagarre générale, match interrompu. Ce matin la presse exprime la colère des fans de football devant cet énième dérapage. Le Blick dénonce la faillite des autorités politiques, qui ont beaucoup disserté sur la question mais qui sont incapables de prendre des décisions. Pour le journaliste, "les clubs doivent également passer à la caisse, investir davantage dans la sécurité, quitte à se priver de 2-3 stars sur le terrain". Il poursuit : "certes, on a un problème avec Bulat Chagaev, Christian Constantin est un quérulent, mais ce sont les fans qui sont en train de tuer notre sport". Ton identique dans le Tages Anzeiger où l'on plaide pour les matchs à huis clos. Sinon, la conseillère nationale PDC lucernoise Ida Glanzmann fait une proposition dans la Neue Luzerner Zeitung : retirer le permis de conduire aux hooligans. Une mesure qui apparemment marcherait à merveille en Bavière.

Bagarres à coups de couteau à Montreux

Le Matin raconte la mésaventure d' un jeune homme de 17 ans impliqué malgré lui dans une bagarre sur les quais de Montreux, confronté à un groupe décidé à en découdre coûte que coûte. Autre lieu, autre rixe, mais toujours à Montreux et cette fois sous le marché couvert. Bilan : quatre blessés. Un agent de sécurité confie au journal qu'il y a chaque week-end des bagarres. "Si ça continue, ça va finir par un mort, comme à Vevey en 2001". Conscient du problème, le syndic de Montreux Laurent Wehrli a demandé à ses collaborateurs de lui remettre un rapport sur les événement du week-end afin de voir "s'il y a des mesures à prendre".

Un faux document administratif en tant que propagande

Le Bund se demande jusqu'à où peut-on aller pour mener campagne pour les élections fédérales à travers un exemple emblématique : celui d’une candidate UDC schywtzoise au Conseil national. Judith Uebersax vient de distribuer dans tous les ménages du canton un flyer pour le moins provocateur. Le papillon en question copie à l'identique un document de l'administration cantonale annonçant une décision officielle qui imposerait aux habitants d'accueillir chez eux des requérants d'asile, 4 par 100 mètres carrés d'habitation. En lisant le dos du papier le citoyen respire, il constate que c'est en réalité un flyer de campagne pour les fédérales. La candidate y explique que si l'Etat ne fait rien, c'est ce scénario de l'accueil forcé qui attend la population. Une action vivement critiquée par tous les autres partis à Schwytz, mais sans suite, les autorités cantonales ayant refusé de saisir la justice pour détournement de matériel officiel.

La mort programmée d’un géant

Le glacier du fond de la vallée de Lauterbrunnen dans l'Oberland bernois est menacé. Le Bund s'intéresse au phénomène, avec l'aide du scientifique et photographe Andreas Wipf, qui étudie ce recul inexorable et qui publie ces jours un large ouvrage sur les glaciers de Suisse. Le Bund dresse un large portrait de son travail, et explique comment Andreas Wipf - depuis 20 ans - photographie systématiquement la même portion de montagne dans cette vallée de Lauterbrunnen, histoire de mesurer un recul attribué au réchauffement climatique. Un travail concentré depuis peu également sur les moraines, ces murs de sédiments qui longent le glacier, et laissent une trace riche en informations pour les scientifiques. Le chercheur conclut en relevant la tristesse de ces images car un jour ces glaciers auront disparus.

Les avions de combat mettent à mal la collégialité

La collégialité du Conseil fédéral est mise à l'épreuve par la décision du parlement jeudi passé d'acquérir une nouvelle flotte d'avions de combat. Le Tages Anzeiger nous explique ce matin que le torchon brûle dans les états-majors des chefs de départements. Acheter ces avions fait planer le spectre d'un vaste programme d'économies, et aucune conseillère fédérale - aucun conseiller fédéral - ne veut en faire les frais. De quoi mettre à mal l'ambiance au sein du gouvernement, selon le journal. La confiance envers le ministre de la défense serait vacillante, beaucoup doutent de la faisabilité de son plan de financement à 5 milliards de francs pour la nouvelle armée. La ministre des infrastructures et de l'énergie Doris Leuthard a déjà laissé entendre qu'elle n'accepterait pas des économies dans son département. Son de cloche identique du ministre de l'économie Johann Schneider-Amann, les coupes pourraient se faire sur le dos de la formation et de la recherche, bientôt regroupées sous sa responsabilité.

mre avec Jean-François Moulin et Christian Favre, RSR