Les conversations de Verbier

S'il a longtemps été "le petit frère de Renaud", cette époque est bien finie. Depuis quelques années, tout le monde a pris conscience que Gautier Capuçon est un grand artiste, lyrique, sensible, curieux, enthousiaste. Ses interprétations ont une touche, une personnalité, une maturité qui ne sont qu'à lui.En conversation très décontractée à Verbier avec Charles Sigel, il évoque son parcours et parle de cet instrument très particulier, de ce violoncelle si puissant qu'il a choisi entre tous et avec lequel il fait corps.

De son instrument, il parle avec passion, érudition, nuances, sagesse. Il l'a choisi à neuf ans, après quelques années de violon et, à l'évidence, l'idylle dure toujours. Il aime les concertos, la musique contemporaine, les récitals, l'enseignement; tout ce que lui offre cet instrument si chaud, si humain par son timbre. Ce jeune homme sage est déjà un maître qui court de par le monde pour transmettre sa flamme.

Son amour de la musique a quelque chose d’irradiant.

Il "mouille la chemise", au sens propre. Ses "master classes" sont portées par son enthousiasme, sa chaleur avec les jeunes musiciens, son sourire, ses images suggestives, son accent inimitable. Fondateur et longtemps premier violon du Quatuor Tàkacs, il s'est orienté voici vingt ans vers la direction d'orchestre.

Il est pianiste, compositeur et improvisateur. Il est aussi objet d'expériences menées par les Professeurs François Ansermet (psychiatre et psychanalyste) et Pierre Magistretti (neurobiologiste).

De quoi s'agit-il? D'explorer ce qui se passe dans le cerveau pendant les phases de création artistique. Avec son partenaire pianiste-improvisateur, Orazio Sciortino, tous deux bardés de capteurs et d'électrodes, Richard Rentsch sert en somme de cobaye volontaire et créatif à des recherches, au carrefour des sciences humaines et des sciences expérimentales.

En conversation à Verbier avec Charles Sigel, il nous livre ses impressions sur ces expériences passionnantes qui n'en sont qu'à leurs débuts.

Tzigane de Hongrie, virtuose étourdissant du violon, Roby Lakatos a hérité d'un patrimoine musical auquel les Liszt et Brahms avaient donné ses lettres de noblesse (si besoin était...)

Mais, curieux de toutes les musiques, ce franc-tireur (d'ailleurs premier prix de violon classique du Conservatoire Franz Liszt de Budapest) s'est attaché mêler les traditionnels Csardas et Verbunkos au jazz qu'il adore.

Au micro de Charles Sigel, il évoque les mille aspects des musiques tziganes et tout ce qui les rapproche des autres musiques des marges: blues, tango, fado, rebetiko...

Look de pop star (celui où il se sent bien), virtuosité brillante, sonorité charmeuse... Le concert du jeune violoniste d'origine serbe a déchaîné l'enthousiasme à Verbier. Avec notamment une superbe Troisième Sonate d'Enesco. Ce qui a frappé les auditeurs de la Conversation Discovery qu'il a eue avec Charles Sigel, c'est la sensibilité, la générosité, l'humanité de cet artiste. Tout ce qu'il projette quand on l'entend et le voit jouer.