Signature

En Suisse, tout change. Sauf le Conseil fédéral. Il est toujours composé de sept membres. Comme en 1848. Et pourtant la société a évolué, s'est complexifiée. Les enjeux politiques et médiatiques sont totalement différents. Les relations internationales omniprésentes. Aujourd'hui la composition du gouvernement n'est donc plus en phase avec l'évolution interne et externe du pays. Le Conseil fédéral n'est plus suffisamment efficace, ni représentatif. Même les ministres le reconnaissent, ils sont surchargés. Les commissions de gestion ont aussi dénoncé à plusieurs reprises une départementalisation croissante. Les conseillers fédéraux n'ont plus une vision globale, faute de temps, ils se concentrent uniquement sur leurs dossiers. Ce qui peut poser de gros problèmes de communication et de coordination. Surtout qu'il est devenu très rare qu'un thème chaud ne concerne qu'un seul ministère. Un conseil fédéral à neuf permettrait d'alléger certains départements mammouth, comme ceux d'Alain Berset et Doris Leuthard. Ou de pouvoir créer un véritable département de la formation. Une telle réforme, quasi une révolution pour la Suisse, donnerait également des garanties aux minorités. La Suisse romande serait assurée d'avoir deux sièges et le Tessin, un. Les Italophones seraient ainsi de nouveau entendus à Berne. A neuf, la représentation politique pourrait aussi être mieux équilibrée. Avec par exemple la présence d'un Vert. La Suisse va-t-elle enfin évoluer? La commission des institutions politiques du national vient de créer la surprise en proposant un Conseil fédéral à neuf membres. Cette fois-ci, espérons que le parlement dépassera ses clivages pour rendre enfin le Conseil fédéral plus efficace et plus représentatif. Vincent Bourquin