Signature [RTS]

Signature

Il y a deux semaines, l'autorité de surveillance des marchés financiers, la Finma, fait une annonce surprenante: le groupe d'assurance Zurich n'a pas exercé de pression inappropriée sur son chef des finances, qui s'est suicidé au mois d'août. Intervention maladroite, humainement déplacée, le gendarme joue à l'expert psychiatrique et se précipite pour blanchir la hiérarchie de Zurich et son ex-président, l'influent Josef Ackermann. A l'inverse, lorsqu'elle impose à UBS et Credit Suisse une augmentation de fonds propres, la Finma est muette: pas un mot, pas une ligne pour s'expliquer. La communication à géométrie variable va de pair avec une transparence défaillante. Car la Finma doit aussi affronter des soupçons de complaisance, voire de collusion. Cet été, elle s'est obstinée à accueillir l'avocat d'affaires Bruno Frick dans son conseil d'administration, alors que ce dernier était encore sous le coup d'une procédure pénale pour gestion déloyale. Il y a aussi le cas Mark Branson, cet ancien banquier d'UBS, mêlé au scandale de manipulation du taux Libor. Il est et restera toujours directeur à la Finma. Mark Branson a même rejoint la prochaine commission d'experts sur l'avenir de la place financière suisse. Bien sûr, on ne surveille pas des banques en recrutant des ingénieurs agronomes. Mais tout de même: la porosité entre le contrôleur et le banquier ne devrait pas soulever le moindre doute. Or aujourd'hui, en matière de transparence, le gendarme prend le costume du suspect. Frédéric Mamaïs
Finma: le gendarme est suspect