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Inacceptable!" "Scandaleux!" Les réactions indignées n'ont pas manqué après la découverte du programme de la NSA pour surveiller le web. Indignation d’autant plus légitime que les géants du net ont collaboré à cette surveillance: Google, Facebook, Yahoo et compagnie ... que des sociétés américaines !. Et c'est là l'autre scandale que mettent en lumière les révélations d'Edward Snowden : cette désespérante incapacité européenne à avoir ses propres champions de l'internet. Si nos vies numériques sont aux mains des rois de la Sillicon Valley, c'est que la vieille Europe n'a pas su créer les siens. Là où la Chine a ses Baidu et Weibo , puissants concurrents de Google et Twitter. Là où la Russie met sur pied un web national, quel Européen utilise une messagerie française, allemande ou suisse ? Qui stocke ses données ailleurs que sur des plateformes US ? Aujourd’hui, Londres, Paris, Berlin ou Zurich se contentent d'accueillir à bras ouverts ces multinationales du web. La France avait pourtant réussi l'aventure unique du minitel, ancêtre d'internet. C’est au CERN, à Genève, que les protocoles du web ont vu le jour. Mais c'est en Californie que l'argent a fleuri pour transformer la recherche en succès commercial. Quelques voix ont bien réclamé ces dernières semaines une alternative à cette suprématie américaine. Angela Merkel a même plaidé pour la construction d'un "Google européen ». Mais ce vœu peu crédible vise d’abord à rassurer un électorat inquiet pour sa vie privée dans cette Allemagne qui caracole en tête des pays les plus surveillés. Cette prise de conscience arrive hélas bien tard. Trop tard pour changer les habitudes des internautes. Trop tard pour revenir dans la course. Trop tard enfin pour échapper au Big Brother américain. Yann Amedro
Géants du Net, l'Europe larguée