La fourmi de feu et son "chromosome social"
Pourquoi au sein d'une même espèce, les insectes peuvent-ils présenter des comportements sociaux différents? Souvent observées mais non expliquées, ces divergences dans l'organisation d'une colonie sont pour la première fois reliées à un chromosome social grâce à une étude menée par le biologiste Laurent Keller de l'Université de Lausanne et par le l'Institut Suisse de Bio informatique, sur une espèce particulièrement dévastatrice; la fourmi de feu. Les résultats de ces recherches sont publiés cette semaine dans la revue Nature. Les détails avec Laurent Keller professeur ordinaire au département écologie et évolution à l’Université de Lausanne. La fourmi de feu (Solenopsis invicta), qui tient son nom des brûlures impressionnantes qu'occasionne son venin toxique, a commencé à dévoiler ses secrets en 2011 lorsque Laurent Keller et l'Institut Suisse de Bio informatique ont séquencé son génome. Depuis, ces chercheurs ont pu étudier ses gènes de plus près et découvrir un "chromosome social" qui permet d'expliquer pourquoi certaines colonies abritent une seule reine alors que d'autres en comptent plusieurs.
Le sommaire de l’émission
- Émission entière
- La fourmi de feu et son "chromosome social"Pourquoi au sein d'une même espèce, les insectes peuvent-ils présenter des comportements sociaux différents? Souvent observées mais non expliquées, ces divergences dans l'organisation d'une colonie sont pour la première fois reliées à un chromosome social grâce à une étude menée par le biologiste Laurent Keller de l'Université de Lausanne et par le l'Institut Suisse de Bio informatique, sur une espèce particulièrement dévastatrice; la fourmi de feu. Les résultats de ces recherches sont publiés cette semaine dans la revue Nature. Les détails avec Laurent Keller professeur ordinaire au département écologie et évolution à l’Université de Lausanne. La fourmi de feu (Solenopsis invicta), qui tient son nom des brûlures impressionnantes qu'occasionne son venin toxique, a commencé à dévoiler ses secrets en 2011 lorsque Laurent Keller et l'Institut Suisse de Bio informatique ont séquencé son génome. Depuis, ces chercheurs ont pu étudier ses gènes de plus près et découvrir un "chromosome social" qui permet d'expliquer pourquoi certaines colonies abritent une seule reine alors que d'autres en comptent plusieurs.
- Les insectes nuisibles prennent le bateauBeaucoup d’insectes nuisibles profitent du commerce international de fruits et légumes pour débarquer sur le Vieux-Continent. Une étude suisse montre que les contrôles sanitaires européens ne sont souvent pas assez draconiens. Du coup, les espèces animales envahissantes débarquent chez nous; ils voyagent d’un continent à l’autre par voie maritime ou aérienne. Zoom sur un de ces petits insectes: la drosophile.Les explications d'Alexandre Aebi, maître d’enseignement et de recherche en agroécologie à l'Université de Neuchâtel, et un reportage d'Adrien Zerbini à la station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil AC.
- Tourbières: des puits de carbone menacésLes tourbières comptent parmi les écosystèmes les plus efficaces à l’échelle mondiale pour la séquestration du carbone atmosphérique et pour limiter le réchauffement climatique. Or une récente étude suisse montre que ce système de régulation du climat est menacé sur le long terme par un phénomène d’embroussaillement. Des interactions complexes entre plantes et micro-organismes sont à l’origine de ces changements de végétation observés à l’échelle mondiale.Bien que les tourbières ne couvrent que 3% de la surface du globe, elles captent à elles seules 2 fois plus de CO2 que toute les forêts du monde. Au fil des millénaires elle ont largement contribué à la limitation des hausses globales de températures. Une équipe de chercheurs du WSL (Institut Fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage) et de l'EPFL a étudié quatre tourbières à des altitudes allant de 600 à 1900 m durant une période de trois ans. Ce gradient d’altitude reflète les changements de conditions climatiques attendus en 2050 au nord de la Suisse. Les augmentations du recouvrement des buissons et de la température du sol observées le long du gradient d’altitude ont été reconnues responsables de la diminution de presque 50% de la production de nouvelle litière par les mousses, principales contributrices d’accumulation de tourbe. Les tourbières pourraient passer d’un état de puits de carbone à celui d’une source de carbone, et ainsi intensifier le réchauffement climatique au lieu de contribuer à sa diminution.Les explications de Alexandre Buttler chercheur au WSL au micro de Lucile Solari.