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Le 29 avril prochain la fameuse Patrouille des Glaciers fêtera les 30 ans de sa renaissance. Un mythe qui, s’il aura survécu au drame des origines - la mort d’une patrouille en 1949 - n’a aucune garantie d’atteindre l’âge de la sagesse. Certes, depuis son redémarrage, en 1984, la PdG comme on l’appelle, n’a jamais été confirmée au-delà de l’édition suivante. Mais désormais la menace dépasse largement l’incertitude inhérente à la manifestation. Ueli Maurer a sonné l’hallali ce printemps en déclarant que l’armée n’allait pas accorder son soutien à la Patrouille pour l’éternité. Le chef du Département fédéral de la défense a rajouté que l’événement intéressait certes les Romands, mais qu’il n’avait pas une portée nationale, ne nécessitant dès lors pas l’engagement des militaires. Il a tenté de se rattraper depuis, en laissant entendre qu’une solution pourrait être trouvée, ajoutant que si ses jambes de skieur de fond le lui permettaient, il prendrait part à l’épreuve l’an prochain. Mais de ce joyeux discours paradoxal, personne n’est dupe. Ce qui pourrait ressembler à une volte-face n’est qu’un répit de circonstance. Même si la victoire lui semble assurée, Ueli Maurer ne peut s’aliéner les passionnés de la Patrouille à quelques jours de la votation sur le service militaire obligatoire. Passé le 22 septembre, il y a fort à parier que le réalisme reprenne le dessus. Est-ce vraiment le rôle de l’armée de soutenir cette course de montagne? La question est peut-être légitime. Mais avant de saborder la PdG, la Grande Muette devrait se souvenir que, il y a presque 30 ans, elle avait béni le ciel de pouvoir disposer d’un pareil événement pour redorer son blason. Jean de Preux.