Le mur du barrage de la Grande-Dixence vu d'en-bas. [Andrée-Noëlle Pot]

Barrages et nature: un équilibre (trop) fragile?

L'énergie hydroélectrique n'est pas systématiquement écologique. Surexploitée, elle peut avoir des conséquences sur l'environnement. Est-ce le cas en Suisse?

C'est ce que pense Pro Natura qui tire la sonnette d'alarme en publiant une documentation photographique en ligne.

De misérables filets d’eau, parfois même un désert de cailloux, c'est ce qu'il reste parfois des rivières de montagne dont les eaux ont été dirigées vers des usines hydrauliques.

Avec plus de 1'500 captages, notre pays utilise déjà plus de 90% de son potentiel hydroélectrique supportable par la nature, estime Pro Natura. Réduction et fluctuation artificielles des débits, effets de barrière pour la migration des poissons sont autant d’impacts négatifs induits par les quelques 1'000 barrages en activité en Suisse.

Exemple sur le terrain en Valais. Biologiste à Pro Natura, Thierry Largey a emmené Lucile Solari en aval du barrage de la Souste sur la commune de Loèche. Ici, c'est toute une partie du parc du bois de Finges, réserve naturelle d'importance nationale, qui souffre de la raréfaction des eaux du Rhône, captées en amont par la retenue.

En Suisse, 58% de la production électrique est d’origine hydraulique. Une proportion qui devrait encore augmenter dans le cadre de la stratégie énergétique 2050 et la sortie du nucléaire telle que le Conseil fédéral l’a exposée dans son message en septembre 2013. Mais est-ce vraiment possible au regard de la nature? Et si oui, à quelles conditions? L’éclairage de Catherine Martinson, membre de la direction du WWF et en charge du travail régional.
Barrages et nature: un équilibre (trop) fragile?