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La Suisse et la fortune des dictateurs, une question d'actualité depuis près de 30 ans, depuis que le Conseil fédéral avait décidé en 1986 de geler les avoirs du président philippin Ferdinand Marcos quelques heures après sa chute. Il y eut ensuite le Nigérian Abacha, le Haïtien Duvalier, le Tunisien Ben Ali, l'Egyptien Moubarak, le Libyen Kadhafi ou encore l'Ukrainien Ianoukovytch. La Suisse et sa place financière sont régulièrement confrontées à la question du gel, de la confiscation et de la restitution de la fortune illicitement amassée par des potentats déchus.

Et aujourd'hui, la Suisse fait figure de pionnière en la matière avec une législation et une pratique considérées comme parmi les plus progressistes au monde. C'est la raison pour laquelle elle accueille la troisième édition du Forum arabe sur le recouvrement des avoirs, qui s'est ouverte ce samedi à Genève sous le patronage du président de la Confédération Didier Burkhalter. Des représentants de plus de 30 juridictions et diverses organisations internationales participent jusqu'à lundi à ce Forum co-présidé par la Suisse, l'Egypte et la Tunisie.

Les interviews de Gretta Fenner, directrice générale du Basel Institute sur la Gouvernance et du Centre sur le recouvrement des avoirs, et Olivier Longchamp, responsable des questions de fiscalité et de finance internationale à la Déclaration de Berne.
Recouvrement d'avoir illicite, la Suisse est-elle avant-gardiste?