Juifs en Suisse, une histoire riche et mouvementée (4/10)
Genève et les étudiants juifs de l’Est au détour du XXe siècle.
Au détour du XXe siècle, il y a deux types de communautés juives qui se déploient à Genève sans pour autant vraiment se rencontrer. Il y a la communauté juive officielle, établie depuis le début du XIXe siècle et qui est en plein essor. Reconnue officiellement depuis 1852, elle se développe rapidement avec l’arrivée de Juifs d’Alsace pour la plupart. Commerçants, créateurs des premiers grands magasins ou exerçant des professions libérales, ils s’insèrent dans le tissu économique genevois.
A ces Juifs originaires d’Alsace se joignent dès la fin du XIXe siècle des immigrants ashkénazes d’Europe de l’Est fuyant des conditions socio-économiques et politiques précaires et dont les traditions ou la pratique religieuse sont quelque peu différentes.
A côté des membres de cette communauté composée essentiellement de familles, une toute autre population juive coexiste à Genève. C’est celle des étudiants juifs dit "orientaux", originaires de l’Empire russe. L’Université de Genève fut, dès sa création en 1874 et jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, un véritable pôle d’attraction pour ces étudiants au point où en 1910, sur 1’438 étudiants inscrits, la moitié sont des étudiants de confession juive.
Cette énorme proportion s’explique par les conditions de vie déplorables dans l’Empire russe, un nombre restreint d’universités, les droits d’accès aux études supérieures pour les minorités extrêmement limités, l’accès interdit aux études supérieures pour les femmes. Un corollaire à cela, le quartier universitaire devient une véritable plaque tournante de la contestation politique et du militantisme juif le plus divers: sionistes regroupés autour de Haïm Weizmann, socialistes du Bund et anarchistes vont s’y côtoyer et confronter leurs visions du monde souvent opposées.
Jean Plançon, spécialiste de l’histoire des Juifs à Genève, nous fait le récit de cet épisode de l’histoire genevoise peu connue.
Au détour du XXe siècle, il y a deux types de communautés juives qui se déploient à Genève sans pour autant vraiment se rencontrer. Il y a la communauté juive officielle, établie depuis le début du XIXe siècle et qui est en plein essor. Reconnue officiellement depuis 1852, elle se développe rapidement avec l’arrivée de Juifs d’Alsace pour la plupart. Commerçants, créateurs des premiers grands magasins ou exerçant des professions libérales, ils s’insèrent dans le tissu économique genevois.
A ces Juifs originaires d’Alsace se joignent dès la fin du XIXe siècle des immigrants ashkénazes d’Europe de l’Est fuyant des conditions socio-économiques et politiques précaires et dont les traditions ou la pratique religieuse sont quelque peu différentes.
A côté des membres de cette communauté composée essentiellement de familles, une toute autre population juive coexiste à Genève. C’est celle des étudiants juifs dit "orientaux", originaires de l’Empire russe. L’Université de Genève fut, dès sa création en 1874 et jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, un véritable pôle d’attraction pour ces étudiants au point où en 1910, sur 1’438 étudiants inscrits, la moitié sont des étudiants de confession juive.
Cette énorme proportion s’explique par les conditions de vie déplorables dans l’Empire russe, un nombre restreint d’universités, les droits d’accès aux études supérieures pour les minorités extrêmement limités, l’accès interdit aux études supérieures pour les femmes. Un corollaire à cela, le quartier universitaire devient une véritable plaque tournante de la contestation politique et du militantisme juif le plus divers: sionistes regroupés autour de Haïm Weizmann, socialistes du Bund et anarchistes vont s’y côtoyer et confronter leurs visions du monde souvent opposées.
Jean Plançon, spécialiste de l’histoire des Juifs à Genève, nous fait le récit de cet épisode de l’histoire genevoise peu connue.