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Tout compte fait, Pierre Maudet sort gagnant de la votation de dimanche sur la police. Il a fait passer un texte qui modernise un système vieillot de plus cinquante ans et réduit la toute-puissance des syndicats au sein de l’institution. Surtout, durant la campagne, le magistrat PLR a recouvré sa précieuse image de capitaine intransigeant face à ses troupes. Trop même, mais mieux vaut passer pour un dur que pour un mou. Et c’était plutôt cette dernière impression qui prévalait depuis son entrée en fonction à la tête de la Sécurité. Et jusqu’à la fameuse grève des barbus en short l’été passé, où l’élu s’était illustré par une absence de réactions concrètes. A force de compromis et de concessions, l’Ubermagistrat perdait peu à peu son crédit. Même la loi sur la police fut négociée et expurgée avant que les syndicats ne virent leur cuti. Il était donc grand temps pour Pierre Maudet de reprendre la main. Et quoi de mieux qu’une bonne votation populaire? Même si le plébiscite ne fut pas au rendez-vous. Sa grande erreur tactique ayant été de surestimer son alliance avec le PS, en l’occurrence pas fiable. Mais pour le reste, quel coup! Durant toute la campagne, ses adversaires lui ont taillé un costard de général en chef dont il ne reste plus maintenant qu’à assouplir le col et les manches. Et quel message aussi à l’endroit de son électorat! Le seul au final qui compte vraiment. Peu importe ainsi que la police conserve une bonne partie de ses acquis. Et même finalement que les syndicats lui barrent la route pour le pénitentiaire. Au pire, il repartira en campagne. Car le magistrat Maudet doit surtout survivre politiquement à cette législature. Avant de prendre la prochaine présidence du Conseil d’Etat, et d’espérer répondre un jour à l’appel de Berne. Laetitia Guinand
Laetitia Guinand: Maudet gagne et... gagne