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Dimanche, le souverain grec aura parlé, et il pourrait bien porter au pouvoir, Syriza, le parti de la gauche dite radicale, en réalité plutôt une gauche anti-système, sans risque pour les fondements de la fragile démocratie grecque. Ces derniers mois, que n’a-t-on pas entendu sur les conséquences d’un tel vote pour la construction européenne: l’euro serait menacé, la Grèce pourrait s’effondrer. Et bien les citoyens grecs n’en ont cure: ils s’apprêtent à porter au pouvoir les indésirables de Bruxelles, et de nombreuses capitales. Et les Grecs ont raison! La montée en force de formations politiques hostiles à l'Union telle qu’elle se fait touche plusieurs autres pays, à l’image de la Grande-Bretagne, avec les anti-européens de UKIP, ou de l’Espagne avec le phénomène Podemos. Ce ne sont pas les recettes de ces trois formations qui vont remettre l’Europe en selle. L'ultra-interventionnisme et le populisme de Syriza et Podemos ont démontré leur inefficacité économique, un populisme que manie aussi volontiers UKIP, avec ses recettes à l’emporte-pièce sur l’immigration et la souveraineté. L’émergence de Syriza, UKIP et Podemos a surtout imposé l’idée qu’une autre Europe est possible, alors que trop souvent les débats européens prennent une tournure quasi mystique. Ils sont tués dans l’œuf. Tout devient une question de principe! En soulevant, succès électoraux à l’appui, des sujets interdits, ces partis, longtemps méprisés par les Etats-majors au pouvoir, rendront peut-être un fier un service à la construction européenne: lui faire retrouver un certain pragmatisme au service du citoyen, pour enfin parler sans tabou d'immigration, d'ouverture des frontières, de la nécessaire nuance des solutions économiques entre le sud et le nord du vieux continent. Romain Clivaz
Romain Clivaz: Syriza, UKIP, Podemos, une bonne nouvelle pour l’Europe