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Gaëlle Josse : "L’Ombre de nos nuits"

Par un jour de pluie, une femme pousse la porte d’un musée et découvre une toile d’après Georges de La Tour. Alors surgit en elle le douloureux souvenir d’une liaison passionnelle.

Au récit de la femme, se mêlent les confessions du peintre lors de la création du tableau. Et les observations de son apprenti. Subtils jeux de miroirs et de regards.
Du tableau peint par de La Tour, ne subsistent plus que quelques copies dont un exemplaire est exposé au musée des Beaux-Arts de Rouen. A la lueur de la lanterne, Irène extrait une flèche de la cuisse gauche de Sébastien. Par un jeu de clair-obscur, le regard est dirigé vers le visage irradiant de la sainte, entièrement dévouée à sa tâche.

"Tu vois, c’est ainsi que je t’ai aimé. Comme cette jeune femme penchée sur ce corps martyrisé à tenter de retirer cette flèche qui l’a blessé." Ainsi commence le récit d’une femme anéantie par une relation passionnelle qu’elle a vécue avec un homme aujourd’hui disparu. Amant qu’elle a cru pouvoir guérir de ses blessures et démons intérieurs. Avant que celui-ci ne se perde dans sa nuit.

En parallèle, se mêle la voix de Georges de La Tour évoquant jour après jour l’avancement de sa composition. On est en 1639, à Lunéville en Lorraine. C’est Claude, la fille du peintre, qui sert de modèle pour la figure d’Irène. Claude, une jeune femme qui secrètement se meurt d’amour pour un beau soldat.

En coulisse, pétri d’admiration pour son maître, le jeune apprenti observe. Dans la pénombre, il regarde le peintre scruter son modèle. Dans son for intérieur, le jeune homme livre sa fascination pour le mystère de la création et son amour pour Claude… Regards enchâssés.
L’Ombre de nos nuits, un roman pluriel aux multiples reflets de sens et de lumière.

Par Jean-Marie Félix
Lectures : Heidi Kipfer
A lire : Gaëlle Josse : L’Ombre de nos nuits , Editions Noir sur Blanc

Une nouvelle diffusion de l’émission du 2 février 2016
Gaëlle Josse : "L’Ombre de nos nuits"