Jean-Marc Béguin.

L'édito - Ma poste, qu'importe le bureau

Ma poste, quʹimporte le bureau
Nous avons tous quelque chose du géant jaune. Oui, la Poste est partie intégrante, je dirais même fondatrice, de notre pays et de notre identité. Au même titre que les CFF, les anciens PTT font partie de notre paysage intérieur. Nous y sommes attachés à raison et nous devons défendre cette notion essentielle du bien commun quʹest le service public. Mais pour autant, il ne faut pas vivre dans le passé. Tout organisme doit sʹadapter aux nouvelles conditions de vie. Le monde dans lequel évolue aujourdʹhui la Poste nʹa plus grand-chose à voir avec ce quʹil était encore voici 20 ans. La révolution numérique est passée par là et a changé nos modes de vie. Aujourdʹhui le volume des lettres est en chute libre. Nous utilisons presque tous aujourdʹhui le courrier électronique. Nous effectuons nos paiements depuis chez nous par internet. Pour la plupart dʹentre nous, nous nʹallons plus quʹexceptionnellement dans un bureau de poste. Pour chercher ou poster un paquet ou un recommandé. Dès lors beaucoup de ces bureaux ne sont plus rentables et justifiables.
Ce que nous devons défendre absolument cʹest le service public universel pour tous. Pas le moyen de le rendre. Et si la Poste doit fermer des bureaux non rentables, parce que nous avons changé nos habitudes, elle doit le faire. Et si elle les remplace par des points dʹaccès qui offriront le service minimum universel. Les usagers nʹy perdront rien.
Et très franchement, plutôt que dʹessayer comme la Poste le fait depuis quelques années, de transformer les bureaux de poste en magasin vendant des bonbons, des billets de loteries et de la papeterie, il vaut mieux installer des points postaux dans des commerces existants, des kiosques, des pharmacies ou des boulangeries. Ces petits commerces de proximité, qui ont parfois de la peine à boucler les fins de mois, y trouveront un peu de revenus supplémentaires. La proximité et la convivialité ne seront pas perdantes. Je préfère au fond acheter mes timbres au kiosque du coin que ma barre chocolatée à la Poste.

Par Jean-Marc Béguin

Chaque semaine, le regard pertinent ou impertinent de Jean-Marc Béguin et Michel Zendali sur notre société et son actualité.
L'édito - Ma poste, qu'importe le bureau