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La Grande muraille verte au Sénégal: huit ans après, où en est-on?

Lancée en 2007 sous l’égide de l’Union africaine, la Grande muraille verte est un projet de lutte contre la désertification: une coulée verte de 7’600 km qui traverse le continent africain d’est en ouest.
Huit ans après son lancement, seul le Sénégal a sérieusement enclenché ce projet colossal. Il est cité en exemple comme modèle de réussite. Pourquoi, comment? Reportage dans la région du Kooyah, dans le nord du pays, à 50 km de la frontière mauritanienne.
En peul, Kooyah signifie "un endroit où l’eau est rare". Les précipitations sont très faibles, elles ne dépassent pas les 400 mm par an. Depuis la grande sécheresse de 1973, la brousse ne s’est jamais reconstituée, d’autant plus qu’elle subit les effets du surpâturage, lié à l’élevage extensif, principale activité des éleveurs peuls de la région.
D’où la pertinence d’une muraille verte qui, à défaut de ressembler à une barrière, prend la forme de parcelles éparses d’une superficie de 500 hectares environ. Des parcelles qui n’empêchent pas le bétail de se déplacer pour pâturer, mais qui sont clôturées pour protéger les jeunes plants de l’appétit des bovins et des petits ruminants.
Au Sénégal, entre 1,7 et 2 millions de plants sont mis en terre chaque année pour une superficie moyenne de 5’000 hectares de reboisement annuel. Les espèces sont sélectionnées en fonction de leur résistance au milieu aride sahélien.
Mais la Grande muraille verte, ce n’est pas qu’un projet de reboisement. Des jardins polyvalents ont été créés pour permettre aux éleveurs de diversifier leurs activités et, à long terme, limiter les effets du surpâturage.
A Widou Thiengoly, village du Kooyah, c’est une coopérative de 248 femmes qui en a la gestion. Supervisées par une horticultrice professionnelle, elles produisent légumes et fruits destinés à l’autoconsommation et à la vente.
"Prise de Terre" vous propose d’entendre le reportage que Marion Guénard a réalisé au Sénégal, avec l’aide d’Abdou Ka, chercheur à l’Observatoire Hommes-Milieux International Tessékéré, qui étudie les impacts de la Grande muraille verte dans le nord du pays.
Tous deux ont visité la parcelle historique de la Grande muraille verte, la parcelle 2008, avec le sergent Ndiaye, des Eaux et Forêts sénégalaises. Ils ont également rencontré le colonel Pape Sarr, responsable technique de l’Agence nationale sénégalaise de la Grande muraille verte, Ngadiel Ba, chef de village, et les femmes du jardin polyvalent de Widou Thiengoly.
La Grande muraille verte au Sénégal: huit ans après, où en est-on?