Selon un rapport de l'OFEV, près de 40% de la population suisse est exposée à des valeurs de particules fines excessives. [Sergiy Serdyuk]

Suisse, un air pas si pur que ça!

En Suisse, plus de 3'000 personnes décèdent prématurément chaque année à cause des conséquences liées à la pollution de lʹair.
Si la qualité de notre air sʹest considérablement améliorée ces trentes dernières années, la pollution atmosphérique reste un problème majeur en terme de santé publique et dʹenvironnement.
Quels en sont les causes? La politique de la Confédération en matière de qualité de lʹair est-elle à la hauteur des enjeux?
Selon un récent rapport de lʹOFEV, près de 40% de la population suisse est exposée a des valeurs de particules fines excessives et 7% à des valeurs dʹoxydes dʹazote trop élevées.
Au-delà des pics de pollution, cʹest lʹexposition sur le long terme aux polluants même dans les valeurs admises qui reste le plus problématique selon les experts.
Bien sûr la Suisse dispose dʹune loi sur la protection de lʹair (OPair) régulièrement mise à jour, avec des normes de valeurs limites parmi les plus sévères en Europe, alignées sur les recommandations de lʹOMS.
Mais elle dispose aussi de lʹun des parcs automobiles les plus denses dʹEurope, avec près de 6 millions de voitures de tourisme. La circulation automobile est probablement lʹun des principaux levier dʹaction pour améliorer la situation. Mais ce nʹest pas le seul.
Exemple à Genève, qui fait face à une double contrainte démographique et topographique en matière de lutte contre la pollution atmosphérique. Philippe Royer, directeur du service de l'air, du bruit et des rayons non ionisants à lʹEtat de Genève et son adjoint Pierre Kunz, ont emmené Lucile Solari au sommet du Salève. Du haut de cette montagne chère aux genevois, le défi environnemental saute aux yeux; La ville du bout du lac sʹétale au milieu dʹune cuvette, coincée ente Jura, Salève et Alpes, au cœur dʹune région transfrontalière où lʹon attend un million dʹhabitants en 2020. Pour lutter contre la dégradation de la qualité de lʹair, le canton a adopté en 2014 une "stratégie qualité de lʹair 2030". Objectif, réduire de 50% les émissions de dioxyde dʹazote (No2) et de 18% celles de particules fines (PM10) dʹici 2030 par rapport à 2005. Mais le document reste évasif sur les mesures à adopter pour y parvenir.
Quant à la Confédération, a-t-elle pris la mesure des enjeux sanitaires et environnementaux? Lucile Solari a posé la question à Jean Simos, responsable du groupe de recherche environnement et santé de lʹinstitut de santé Globale à UNIGE.
Suisse, un air pas si pur que ça!