Pierre-André Milhit [dautrepart.ch - Félicie Milhit]

Pierre-André Milhit: "La Couleuvre"

"lʹânesse attachée devant lʹabattoir mâchonne résolument le chardon de nos turpitudes". 11 mots. Pierre-André Milhit raconte le quotidien, un Valais vaguement décalé. Des hommes, des bêtes, des coins de rue et des paysages. Le ton est facétieux, inquiet souvent, toujours inventif et joueur. Car oui, le poète est joueur. Il aime les nombres. Très sérieusement, il compte ses mots avant de les aligner tous nus sur la page. Sans béquilles, sans majuscules, sans ponctuation. Tout cela est pensé. Lʹouvrage est dédié à Roman Opalka, le peintre des nombres, qui excellait dans lʹart de peindre la durée. Dans " La couleuvre qui se mord la queue " - un titre qui en dit beaucoup - le poème le plus court compte 2 mots et le plus long 191. Jamais de poncifs. Rythmé, le texte coule cristallin, bondit et rebondit tel un torrent de roche en roche.
Par Marlène Métrailler
Lectures: Jean-Luc Farquet
A lire: Pierre-André Milhit: "La Couleuvre", Editions dʹautre part
Pierre-André Milhit: "La Couleuvre"