A voix haute - Les mégafeux: symptômes d’une société malade?
Trente-huit degrés en Sibérie, du jamais vu. Un réchauffement qui attise les feux de forêt, la taïga en flammes. La semaine dernière, plus de 2 millions d'hectares étaient en feu, soit la moitié de la superficie de la Suisse. Face à la violence des flammes, les pompiers russes sont désarmés. Ces mégafeux, d’une puissance inégalée, montrent l’impuissance et l’inutilité de la technologie, aussi sophistiquée soit-elle. L’Australie en janvier 2020, la Californie, la Catalogne ou le Canada ont connu ces feux violents dont la fréquence s’amplifie. La rhétorique est guerrière, le feu est un ennemi à abattre. Mais c’est une guerre d’avance, affirme la philosophe Joëlle Zask, auteur de «Quand la forêt brûle». Les experts ont remplacé des savoirs ancestraux, capables d’une alliance fertile avec le feu et la nature. Ces mégafeux sont le symptôme du réchauffement climatique, d’une nature violentée et d’une société malade. Il est temps de nouer une nouvelle alliance pour lutter contre ces mégafeux qui pourraient bien, selon la Nasa, détruite toute les terres émergées de la planète.