Jérôme Meizoz [rts.ch - DR]

Jérôme Meizoz, contre la best-sellerisation de la littérature

Il habite Lausanne où il enseigne à la Faculté des Lettres de lʹuniversité à Dorigny, mais réside en fin de semaine dans son village natal, Vernayaz près de Saint-Maurice. La rencontre a lieu dans la maison familiale propice à un retour sur sa trentaine de livres publiés depuis 1999, entre essais, pamphlets, récits, fictions et études savantes. Non tant une écriture de soi quʹune longue exploration des territoires que Jérôme Meizoz a traversés avec dʹautres, les proches, la fratrie, les voisins, puis le monde et lʹuniversité. Écriture collective et vocalisée qui remet en question lʹédification solitaire de lʹauteur.Au micro de Christian Ciocca

5/5 - Dans son dernier essai "Faire lʹauteur en régime néo-libéral - Rudiments de marketing littéraire" (Slatkine Érudition, 2020), Meizoz décortique les profondes transformations du marché du livre vers la marchandisation de la littérature. Lʹauteur est devenu par la télévision et les réseaux sociaux une "marque" comme dʹautres produits et volontiers exhibé au détriment du texte. Le best-seller accélère un processus qui marginalise les singularités, comme celles de Jean-Marc Lovay. Joël Dicker en est devenu lʹexemple frappant, jeune auteur à succès qui vend ses livres par le truchement publicitaire. Mais des expérimentations plus audacieuses nʹont pas dit leur dernier mot.
Jérôme Meizoz, contre la best-sellerisation de la littérature