La Voix du Standard

Cinquante ans de carrière résolument innovante et rayonnante. C'est l'essentiel de ce que l'on peut dire du guitariste américain Pat Metheny qui fête ses 70 ans en 2024.
En standards, le compositeur Metheny a nourri les instrumentistes de jazz de toutes générations, mais il y a peu de choses pour les voix, des mélodies destinées aux mots.
Qu'à cela ne tienne, agencer des paroles, les vocalistes s'en sont chargé, toujours séduit·e·s par la qualité des mélodies, parfois même des solos de Pat Metheny qui les inspirent.
Le guitariste Metheny a aussi - un peu - accompagné quelques rares chanteuses, un peu comme Miles Davis qui a paraphrasé les plus grandes.
Ainsi, des voix pour les standards de Pat Metheny, nous en avons trouvé suffisemment pour vous émerveiller.

Nous continuons notre déambulation alphabétique dans les compositions de Duke Ellington.
Encore une fois, cet immense chef d'orchestre nous prouve que des mélodies simples peuvent être des chefs-d'oeuvre et swinguer.
L'histoire lui donne raison, puisque les musiciennes et musiciens de jazz cultivent son répertoire sans cesse, lui donnent de nouveaux atours, retravaillent ou simplement profitent de cette simplicité par une interprétation jubilatoire.
C'est notre propos de ce jour, pour un deuxième chapitre qui commence par la lettre D et finit par la lettre ... D !
Ce n'est donc pas la dernière Voix du Standard consacrée à Duke Ellington.

Pour ce quatrième volet, notre panorama musical jazz et francophone est encore une fois plein de surprises et de merveilles, et ce sont parfois les anciens qui nous surprennent le plus. Major Holley, par exemple, qui nous raconte en français les Moines de Saint-Bernardin d'André Persiani, puis prend un chorus vocal à l'unission de sa contrebasse à l'archet, unique dans l'histoire ! Ou Sarah Lancman qui chante Michel Legrand avec beaucoup d'élégance et de modernité.
Mais aussi l'extraordinaire Gregory Privat qui raconte son grand-père en créole martiniquais, puis prend un solo de piano qui vous transporte. Ou encore Bernard Lubat qui décidément vit à un rythme effréné de musique et de paroles... en français bien sûr.
Laissez-vous emporter, le mariage du français et du jazz est encore une fois plein de bonheur(s).

Pour un troisième chapitre, nous marions le français et le jazz.
Mariage réussi. Les standards du Great American Songbook trouvent des mots justes en français aussi, les poêtes de toutes époques deviennent jazz.
Les anglophones chantent aussi en français - Nina Simone dans notre programme du jour - y trouvant un charme qui relie les continents; les francophones pouvant, eux, rendre hommage à des monstres du jazz comme Charles Mingus avec des mots en français, à l'instar de Camille Bertault.
Aujourd'hui encore, la perspective est fascinante et vertigineuse d'actualité.

Un deuxième chapitre s'impose pour un tour d'horizon du jazz francophone.
D'autant que des jazz, il y en a plusieurs et qu'ils font bon ménage avec la langue de Molière.
Il y a la riche variété française qui peut emprunter au jazz son rythme et ses couleurs, mais nous nous sommes fixé pour but de retenir les chansons où l'esprit du jazz va plus loin, où un soliste prend la parole pour donner un écho improvisé aux paroles, à l'histoire.
Et notre escarcelle est pleine à craquer ! Aujourd'hui : Maurane, Camille Bertault, Corin Curschellas, David Linx, Sara Lazarus, Roy Eldridge parmi d'autres et des textes qui ont parfois deux cents ans ou seulement quelques années.
Autant vous préparer à celle qui suivra celle-ci, le répertoire est plein de merveilles.

Les vocalistes francophones aiment chanter le jazz aussi en français.
Certes l'histoire du jazz commence de lʹautre côté de lʹAtlantique, et on y parle évidemment l'anglais depuis que les français sont partis.
Peu après sa naissance aux USA, le jazz franchit l'Atlantique grâce aux disques, la radio… Dès 1932, le quintette du Hot Club de France, Django Reinhardt… Puis après la guerre, toute la génération des Nougaro, Legrand ou Salvador, devenus passionnés dʹharmonies et de rythmes jazz, se sont approprié les chansons du Great American Songbook et les ont francisées avec amour. Mais pas seulement. Les chansons étaient aussi des originales et certaines deviendront également des standards.
Les Françai-se-s aiment le jazz, les Américain-e-s aiment la France, la fusion s'opère et continue vaillemment au XXIè siècle.