Des cimetières de bateaux parsèment, par dizaines, le paysage le long de la côte atlantique française ; notamment en Bretagne, où la concentration d’épaves est la plus importante. Selon une vieille tradition marine aujourd'hui interdite, les vieux navires de pêche en bois doivent retourner à la nature, en se décomposant sans être détruits. Ainsi, dans ces cimetières à bateaux, les carcasses d’embarcations pourrissent dans la vase tels des vestiges d'un naufrage, en attendant de disparaître.
En Bretagne, une cinquantaine de ces cimetières ont été recensés par des archéologues. Avec quelques citoyens passionnés d'histoire locale et des élus locaux, ils se battent pour que les cimetières soient reconnus comme du patrimoine historique, et donc protégés par l'Etat français. Mais tout le monde n'est pas de cet avis, certaines personnes ne voyant dans ces amoncellements d'épaves que des décharges à ciel ouvert qu'il faudrait détruire, pour protéger les promeneurs et mieux aménager le littoral.
Derrière chaque morceau de bois ou de ferraille, se dessine pourtant une histoire de la pêche et de la navigation française et européenne, racontant un temps révolu d'un rapport plus humain et naturel à la mer et à la construction navale.
Première diffusion dans l'émission Point de fuite (RTS - La Première) du 11 février 2021.
Reportage : Brice Andlauer - Collectif Focus
Réalisation : Jérôme Nussbaum
Production : Muriel Mérat et Christophe Canut