Milo Rau, metteur en scène, cinéaste et directeur du Théâtre national de Gand

Il est partout. A Cologne, sa ville de résidence. A Gand où il dirige le Théâtre national - NT Gent - depuis 2018. En Suisse, dont il est originaire, né à Berne en 1977 et grandi à Saint-Gall. A Berlin où l’Académie des arts présente une rétrospective de ses films. Mais aussi en Syrie, au Kurdistan irakien, en République démocratique du Congo, en Amazonie ou en Basilicate. Partout où son théâtre et son cinéma militant se créent, puis génèrent des actions politiques et sociales qui vont au-delà du temps de la représentation. A l’heure où sa pensée et ses actions font l’objet d’une traduction en français (Milo Rau, «Vers un réalisme global», Edition l’Arche, 2021), il aura fallu trois rendez-vous - dans un opéra, un lobby d’hôtel et finalement un train - pour tenter de retracer le parcours foisonnant de Milo Rau, artistes suisse récompensé par les prix européens les plus prestigieux.

2/5: Un manifeste pour repenser le théâtre
C’est un tableau en dix points. Il s’affiche fièrement dans l’entrée du Théâtre national de Gand. Sa radicalité rappelle le mouvement Dogma initié naguère par le cinéaste danois Lars Von Trier. Milo Rau, directeur de l’institution flamande depuis 2018, va toutefois beaucoup plus loin que des considérations esthétiques ou techniques. Son manifeste est une remise en question de toutes les habitudes du théâtre qu’il nomme «bourgeois». Point numéro 1 : «Il ne s’agit plus seulement de représenter le monde. Il s’agit de le changer. Le but n’est pas la représentation du réel, mais de rendre la représentation elle-même réelle.»

Musique: Anton Bruckner, 1er mouvement de la symphonie n°7, enregistrement en concert par la RTS du Wiener Philarmoniker.

https://www.rts.ch/info/culture/spectacles/9608950-heraut-dun-theatre-combattant-europeen-milo-rau-revient-a-vidy.html