Le président de la Confédération Guy Parmelin quitte Berne les week-ends pour Bursins, sa commune vaudoise. Sa maman Jeannine est décédée en janvier 2020. Il revient pour partager des moments avec son père, Richard, qui vit toujours sur le domaine familial.
Avec son épouse, le conseiller fédéral invite régulièrement chez lui son père et sa belle-mère, qui habite à Gilly. "Nous gardons encore des liens. Un des problèmes des personnes âgées est la solitude", explique Guy Parmelin.
Son père lui a transmis une conscience professionnelle aiguisée. "Le travail doit être bien fait. Il ne faut pas compter sa peine. Mais aussi savoir quand il faut décompresser". Quand son papa reprend le domaine, la situation est compliquée. L'endettement est important. "Il a réussi en peu d'années à retrouver une situation qui nous a permis de poursuivre dans de bonnes conditions."
"C'est quelqu'un, qui, à 85 ans, est peut-être plus inquiet que nous dans les moments décisifs. Lorsqu'il faut rentrer le blé à cause de l'orage, par exemple". Avec son frère, ils tentent pourtant de lui expliquer qu'il ne doit plus s'en préoccuper. Une tâche ardue.
Guy Parmelin, 62 ans, a également appris avec son père une certaine forme de communication. "Quand on discute d'un problème, toute la famille doit être autour de la table. Pas seulement les frères et sœurs, mais aussi les belles-sœurs et beaux-frères". Cette transparence évite des dissensions dans la famille.
Sa maman a toujours encouragé ses enfants à choisir ce qu'ils voulaient faire dans la vie. Elle les a forcés une seule fois: aller une année en Suisse allemande. "Ça vous fera beaucoup du bien d'aller voir autre chose", avait déclaré la maman.
Le frère de Guy Parmelin, Christophe, étant plus attiré par la vigne, le futur conseiller fédéral choisit de reprendre le domaine agricole et les vaches, arrêtant ainsi ses études après sa maturité.
Sa maman était une touche à tout sur l'exploitation. La cuisine, la vigne, la comptabilité. "C'était une personne clé dans l'exploitation". De sa maman, il a appris "qu'on peut s'engueuler, mais qu'il ne faut pas garder rancune". Elle jouait également le rôle d'arbitre entre les membres de la famille, permettant aussi de relativiser les choses.
Comme un président de la Confédération? "Il peut se dire beaucoup de choses autour de la table du Conseil fédéral. Mais après, il doit toujours être possible de boire un verre ou partager un café. Si vous ne pouvez plus, c'est qu'il y a un problème".
Au printemps 2020, son père Richard a attrapé le Covid. Une inquiétude pour la famille. "On savait qu'il faisait partie des personnes à risques. Finalement, cela a duré 6 jours/6 nuits. Il a pu passer le cap avec du Dafalgan".