Palma Ars Acustica 2024 : la communication par le son

Le Prix Palma Ars Acustica (PAA) est un concours international organisé par la communauté Ars Acustica pour promouvoir et honorer les productions exceptionnelles d'auteurs dans le monde d'Ars Acustica : art radiophonique, art sonore, art médiatique, compositions sonores textuelles, musique électroacoustique, électronique, electronica live, etc. Les candidats doivent être proposés par des producteurs spécialisés des organisations de radio de l'UER.
Le Prix Palma Ars Acustica 2024 revient à la composition radiophonique de Marco Blaauw Global Breath – World of Trumpet Sounds, une production de SWR, pour son approche exceptionnelle du voyage à travers le monde au moyen d'instruments de trompette, englobant non seulement les instruments fabriqués par l'homme, mais également les sons de l'environnement, c'est-à-dire d'animaux et d'oiseaux. Un voyage subtil à travers les rituels ancestraux du cor ou de la trompette. Le son de la trompette joue le rôle d'un instrument de communication à travers les cultures et les continents.
MENTIONS SPÉCIALES
Le jury a également décerné des mentions spéciales à la Fernempfangsstelle de Niki Matita, de la Radio tchèque, un hommage à Rolf Formis, un «hacker» depuis les débuts de la radio, oubliés depuis longtemps, jusqu'à la production par Yle de Cut off de l'artiste finno-iranien S . Kivi, un morceau de rupture de communication entre l'Iran et le reste du monde.

Le jury a estimé que les trois pièces ont en commun le fait qu'elles traitent de la communication, des aspects cachés de la communication acoustique ou de la communication qui est même obligée de rester cachée pour des raisons politiques.
Pour Fernempfangsstelle de l'artiste Niki Matita, le jury a déclaré ce qui suit :
Après avoir passé du temps sur les deux sites de Stuttgart et de Prague, Niki Matita se plonge dans l'histoire de ce chapitre peu connu de l'histoire de la radio, en utilisant de merveilleux documents historiques rares et des enregistrements documentaires sur place, tout en reliant le passé avec le présent, lorsque les médias de masse et leur surveillance sont discutés à la lumière de la liberté d’expression et de l’oppression politique dans les pays totalitaires. De plus, la qualité esthétique de la pièce est très sophistiquée, avec un sens aigu des détails acoustiques et des passages dramaturgiques.
Pour S. Kivi’s Cut off, le jury a remarqué ce qui suit :
Un scénario brillant qui crée la tension dès les premières minutes, avec une grande sobriété, pour finalement nous faire vivre les rumeurs de foule jusqu'à l'intimité, à travers ce dialogue, ce fil fragile et indispensable qu'est la communication, jusqu'à ce que ça casse. L'univers sonore, qui nous guide tout au long de la pièce, est tantôt la source première du scénario, tantôt une source d'évasion, tantôt le leitmotiv d'un dénouement dramatique.