Symbole effrayant de la société de consommation et de son impact écologique, le sac plastique à usage unique est devenu la bête noire de la planète. Emboîtant le pas à de nombreux pays, la Californie est le dernier état en date à en interdire lʹusage et la distribution.
Et en Suisse? On se dépêche lentement face à un fléau dont certains politiques nʹont peut-être pas encore pris toute la mesure.
500 milliards, cʹest le nombre de sacs plastiques à usage unique distribués chaque année dans le monde! Utilisé en moyenne une vingtaine de minute, ce sac, en polyéthylène le plus souvent, extrêmement léger et résistant, est aujourdʹhui "non grata" sur bien des territoires du monde.
Sa légèreté associée à celle du comportement des utilisateurs, en fait la proie des vents. En échappant le plus souvent aux filières de valorisation, il vagabonde dans la nature, endommage le paysage, et finit bien souvent en mer où il est avalé par des mammifères marins ou des oiseaux. Produit de la pétrochimie, le sac en polyéthylène est, en plus, désigné comme un gaspilleur de ressources.
"Les sacs en plastique à usage unique doivent être interdits ou supprimés rapidement partout" affirmait, en 2009 Achim Steiner, le directeur du "Programme des Nations Unies pour l'Environnement" (PNUE). Certains pays lʹont fait comme le Kenya, Haïti ou la Mauritanie. Dʹautres, comme lʹUE, proposent des mesures incitatives pour réduire drastiquement lʹutilisation de ces sacs.
Et en Suisse? En 2008, le Conseiller national Dominique De Buman a déposé une motion demandant lʹinterdiction totale des sacs de caisse en Suisse. A ce jour, il semble quʹon sʹachemine plutôt vers une taxation à lʹhorizon 2016.
Mais quelle que soit la méthode, la tendance mondiale montre clairement que les jours du sac pétro-sourcé sont comptés.
Du coup, un grand marché sʹest ouvert: celui du sac "écologiquement" viable, ou présenté comme tel. Cʹest le cas des sacs OXO. Présentés comme biodégradables, ces sacs sont en fait fabriqués en polyéthylène et issus entièrement de la pétrochimie. Des sels de métaux, ajoutés au processus de fabrication, accélère leur fragmentation. Mais leur biodégradation réelle fait encore débat et ils ne sont pas compostables. Une astuce qui induit souvent le consommateur en erreur.
Lʹautre filière, cʹest celle des sacs biosourcés, fabriqués à partir dʹamidon ou de maïs. Biodégradables et compostables, ils sont pourtant soupçonnés de faire concurrence à la production alimentaire.
Alors? Quelle serait la solution? Faut-il supprimer le concept même de sac à usage unique, quel que soit son mode de fabrication? Et par quoi le remplacer quand on sait que le bilan écologique total du sac en papier est moins favorable que celui du plastique? Et en Suisse? Une interdiction des sacs plastiques aurait-elle un sens dans un pays qui se vit comme le champion du recyclage ?
Pour répondre à ces questions, "Prise de Terre" consacre toute son émission à ce délicat dossier.
Visite dʹune compostière industrielle à Lavigny (VD), où lʹon découvre que les sachets plastiques polluent lʹensemble de la chaîne de transformation.
Puis, Lucile Solari recevra Dominique De Buman à propos de sa motion, Mickaël Pikhanov de la Société BioApply qui commercialise des sacs compostables biosourcés, et Philippe Michon représentant de lʹindustrie OXO.