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Affluence record pour Edward Hopper à l'Hermitage

Edward Hopper, "Cape Cod Sunset" (Coucher de soleil à Cape Cod), 1934, huile sur toile, 74,3 x 91,9 cm. [steven sloman/whitney museum of american art]
Edward Hopper, "Cape Cod Sunset" (Coucher de soleil à Cape Cod), 1934, huile sur toile, 74,3 x 91,9 cm. - [steven sloman/whitney museum of american art]
La rétrospective consacrée à Edward Hopper, à la Fondation de l'Hermitage à Lausanne depuis le mois de juin, rencontre un succès inégalé. Avec 118'000 visiteurs enregistrés dix jours avant la fin de l'exposition le 17 octobre, le musée a fait tomber tous ses records.

L'artiste américain a attiré plus de monde que Magritte ou Caillebotte, qui avaient pourtant été d'énormes succès à l'Hermitage. La direction de la fondation ne s'attendait pas à un tel engouement. Et pour faire face à l'affluence, la fondation a même prévu d'ouvrir les vendredis jusqu'à minuit.

L'exposition réunit un ensemble exceptionnel de 160 oeuvres, qui illustre le parcours créatif de l'un des plus célèbres peintres américains du 20e siècle. Si Edward Hopper a été beaucoup montré aux Etats-Unis et en Europe, il n'avait fait jusqu'ici l'objet que d'une seule rétrospective en Suisse - c'était à Genève, il y a vingt ans.

L’évolution d’un style

L'exposition montre comment son style a évolué. Elle dévoile ses peintures, mais aussi de nombreux dessins, estampes ou aquarelles. "Ce n'est pas une exposition de tous ses chefs-d'oeuvre. Mais elle montre un Edward Hopper un peu plus profond", expliquait Carter Foster, conservateur au Whitney Museum of American Art à New York, au moment de son ouverture.

L'accrochage éclaire le travail de l'artiste en exposant, parfois côte à côte, les dessins préparatoires et le tableau réalisé. Une série de 14 croquis montrent les étapes de création du "Théâtre Sheridan". "Edward Hopper fait des annotations pour comprendre l'architecture, combiner les couleurs", explique Carter Foster.

La femme au coeur du mystère

Peintre des petites villes et des scènes en apparence banales, Hopper affectionne les lieux tranquilles et familiers. Ses tableaux revêtent un caractère mystérieux ou mélancolique. Souvent déserts, ils sont parfois habités par des figures immobiles, comme figées dans l'attente de leur destin.

Sa femme Jo lui sert souvent de modèle. "Une femme seule dans une chambre à coucher est un thème important dans toute sa carrière", notait Carter Foster. "Pour lui, l'intérieur d'une personne et l'intérieur d'une maison ont un lien".

L'exposition consacre une salle à ses autoportraits, une autre à ses peintures érotiques et à ses gravures. Elle montre l'influence déterminante de ses séjours à Paris de 1906 à 1910. "Soir bleu", par exemple, fait écho à l'oeuvre de Toulouse-Lautrec et Degas.

ats/bkel/oa

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