"La mobilisation des délégués jusqu'à 2, 4 ou 5 heures du matin a été totale", a expliqué Juan Elvira, ministre mexicain de l'Environnement, qui restait très prudent sur l'issue des discussions.
Après une nuit blanche, les négociateurs se sont retrouvées en séance plénière dans la matinée pour se prononcer sur un texte rassemblant une série de propositions sur la lutte contre la déforestation ou encore la vérification des engagements de réductions d'émissions de CO2 des grands pollueurs.
Dans la plupart des dossiers importants, comme l'adaptation aux changements climatiques, la déforestation ou le transfert de technologie, les négociations ont bien progressé, relevait la délégation suisse. "Pourtant, aucun accord ne peut être conclu sur ces points tant que le problème central de la réduction des émissions n'est pas résolu", a-t-elle précisé dans un communiqué vendredi.
Des conditions aux engagements
Les pays industrialisés dont la Suisse qui aujourd'hui s'engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre dans le cadre du Protocole de Kyoto sont prêts à souscrire à de nouveau engagements seulement si les pays émergents comme le Brésil ou l'Inde et les Etats-Unis font de même.
Après le Japon, la Russie a clairement indiqué jeudi qu'elle ne voulait pas entendre parler d'une nouvelle période d'engagement dans le cadre de ce traité, qui fixe des objectifs chiffrés de réduction d'émission de gaz à effet de serre aux pays industrialisés (sauf les Etats-Unis qui ne l'ont pas ratifié).
Les pays en développement, grands émergents en tête, en font une condition "non négociable". Ils soulignent inlassablement l'importance de cet outil juridique qui offre une "paroi étanche" avec les pays du nord, qui ont une responsabilité "historique" dans l'accumulation de CO2 dans l'atmosphère, et le reste de la planète.
L'Inde fait un geste
"La ligne dure du Japon fait peser une menace sur l'ensemble de la conférence", a déploré Paul Horsman, directeur de la campagne TckTckTck, alliance d'ONG. "Le pays qui a donné naissance au protocole de Kyoto ne doit pas devenir celui qui signera son arrêt de mort".
Signe encourageant pour l'avenir des discussions à moyen terme, l'Inde a, pour la première fois, évoqué la possibilité que son pays signe, un jour, un traité juridiquement contraignant sur le climat.
agences/lan
Crédibilité en jeu
Il y a un an, la conférence de Copenhague avait cristallisé tous les espoirs avant d'accoucher à le dernière minute d'un accord a minima fixant comme objectif de limiter le réchauffement à 2 degrés, mais sans calendrier et en restant évasif sur les moyens.
Au-delà des décisions qui pourraient être adoptées vendredi soir, l'enjeu de la rencontre dans la station balnéaire mexicaine est aussi celui de la légitimité et de la crédibilité du processus onusien sur le climat, lancé en 1992 à Rio lors du Sommet de la Terre.
Pour autant, il ne faut pas un accord au rabais et "sans contenu", a souligné le négociateur européen. "C'est une fausse solution, et ça ne crédibiliserait pas ce processus".