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Affaire de Vaux-sur-Morges: meurtre ou accident?

La victime a été retrouvée morte à son domicile de Vaux-sur-Morges le 9 janvier dernier.
La victime a été retrouvée morte à son domicile de Vaux-sur-Morges le 9 janvier dernier.
Les avocats de L.S., célèbre généticien accusé du meurtre de sa belle-mère, Catherine Ségalat, ont mandaté une experte pour étudier le dossier. Selon celle-ci, les causes du décès de l'ancienne conseillère municipale de Vaux-sur-Morges seraient accidentelles.

Dominique Lecomte, directrice de l'institut médico-légal de Paris, estime que Catherine Ségalat, ancienne conseillère municipale de la commune de Vaux-sur-Morges retrouvée morte à son domicile le 9 janvier 2010, est décédée suite à un accident, a appris la TSR lundi.

L'experte parisienne, sommité en matière de médecine légale, conteste les conclusions de l'autopsie selon lesquelles certaines blessures constatées sur le corps de la victime seraient incompatibles avec un accident. "Il n'y a pas de lésions osseuses, ce qui infirme la thèse d'une attaque avec un objet contondant de type marteau", explique Me Marie-Pomme Moinat, avocate de L.S., qui doit comparaître pour le meurtre de sa belle-mère Catherine Ségélat.

Me Moinat base cette affirmation sur le rapport de Dominique Lecomte, mandatée par la défense, qui a eu accès à toutes les pièces du dossier.

Ce rapport stipule aussi, selon l'avocate, que "le contenu de l'estomac donne à penser qu'il y a eu perte de connaissance aux environs de 17 heures" le 9 janvier. Or, à cette heure là, L.S. se trouvait dans la librairie de son père et n'était pas en compagnie de sa belle-mère. Les constatations de Dominique Lecomte innocenteraient ainsi le beau-fils de la sexagénaire.

Ce généticien réputé, travaillant pour le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en France, fera face au procureur mercredi lors d'une ultime audition préalable au procès.

Comportement "suspect"

Le jour du drame, c'est l'accusé qui avait alerté les secours. Son comportement suite à la découverte du corps avait, toutefois, éveillé les soupçons de la police: après avoir déplacé le corps et tenté de ranimer l'épouse de son père, il avait nettoyé la scène de crime et s'était changé.

Selon la police, Catherine Ségalat aurait été frappée avec un objet contendant, peut-être un marteau. Aucune arme du crime n'a été retrouvée. L'éventuel mobile demeure lui aussi mystérieux. Catherine Ségalat et L.S. étaient en négociation pour la reprise de la librairie du père du suspect. Mais ces négociations n'ont, semble-t-il, pas donné lieu à un conflit. L.S. a toujours nié avoir agressé sa belle-mère. En octobre, sa famille avait dénoncé des "lacunes" dans une enquête menée, selon elle, "à charge" contre ce chercheur de renom.

Anne-Cathia Marchon/Tybalt Félix

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