Grande-Bretagne: réformes du régime des retraites

Une réforme en profondeur des régimes de retraite du secteur public au Royaume-Uni a été proposée jeudi dans un rapport officiel, entraînant aussitôt une levée de boucliers des syndicats de fonctionnaires, qui ont affiché leur détermination à combattre ce projet.

Le rapport, rédigé par John Hutton, ancien secrétaire d'Etat sous l'ancien gouvernement travailliste, recommande que les retraites du secteur public ne soient plus calculées en fonction du salaire de fin d'activité des fonctionnaires, un système très avantageux pour ces derniers, mais à partir de leur salaire moyen sur l'ensemble de leur carrière, ce qui aurait pour effet d'en diminuer le montant.

Diminuer le déficit public

Le rapport propose également d'aligner l'âge de départ à la retraite des fonctionnaires (variable selon les statuts) sur celui du régime général, qui doit passer à 66 ans en 2020 pour l'ensemble des Britanniques, contre 65 ans aujourd'hui pour les hommes et 60 ans pour les femmes. Celui des sapeurs-pompiers, policiers et militaires serait relevé de 55 à 60.

Ces mesures visent à diminuer le coût des retraites pour les finances publiques, qui a grimpé de près d'un tiers au cours de la dernière décennie, pour atteindre 32 milliards de livres (environ 37 milliards d'euros) sur l'exercice budgétaire 2008/2009.

Menaces de grèves nationales

Ce rapport avait été commandé l'an dernier par le gouvernement conservateur/libéral démocrate, qui s'est engagé dans un plan d'austérité d'ampleur sans précédent pour combler un déficit public record.

Le gouvernement a assuré qu'il étudierait ces propositions très attentivement, mais les syndicats, qui tentent déjà de mobiliser la population contre les coupes budgétaires et menacent d'organiser des grèves nationales, ont aussitôt affiché leur détermination à les combattre.

Sape de la fonction publique

Ces propositions "sont une attaque de plus contre des fonctionnaires innocents, à qui on demande de combler le déficit, alors que les banquiers qui l'ont causé continuent d'empocher leurs bonus", a réagi Dave Prentis, qui dirige Unison, un des principaux syndicats de fonctionnaires du Royaume-Uni.

Il a rappelé qu'une telle réforme s'ajouterait au gel des salaires dans la fonction publique déjà décrété par le gouvernement et aux centaines de milliers d'emplois qui devraient disparaître à cause des coupes budgétaires.

A l'inverse, John Cridland, patron de la confédération patronale CBI, a salué le rapport, et appelé le gouvernement à l'appliquer "en totalité".

afp/olhor