Si aucun délégué de la rébellion libyenne n'était présent en milieu de matinée, une délégation gouvernementale libyenne est en revanche bien présente. Elle est dirigée par le Secrétaire général du Congrès général du peuple, Mohamed Abou el-Kassim Zouaï, accompagné par quatre ministres.
Des représentants de l'Union européenne, de la Ligue arabe, et des pays de la Conférence islamique participent à la réunion, ainsi que les ministres des affaires étrangères des pays membres du comité de l'UA spécialement mis en place pour suivre la situation en la Libye (Afrique du Sud, Congo, Mauritanie, Mali et Ouganda).
Feuille de route vers la paix
"La situation qui prévaut en Libye est d'une gravité extrême, tant pour ce pays que pour la région dans son ensemble", a affirmé dans son discours d'ouverture le président de la Commission de l'UA, Jean Ping.
Cette rencontre a pour but de "favoriser un échange de vues orienté vers l'action sur la situation en Libye et de rechercher les voies et moyens d'une sortie de crise rapide (...)", a expliqué M. Ping.
Le comité a "développé une feuille de route, à la fois réaliste et adéquate", a assuré vendredi M. Ping, qui a souligné "l'urgence" d'une "solution durable à la crise, dans le respect de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale de la Libye et dans celui des aspirations légitimes du peuple libyen".
Cette "feuille de route" doit aboutir à "la mise en place et la gestion d'une période de transition (...) qui devra déboucher sur l'élection d'institutions démocratiques", selon M. Ping.
Avec un cessez-le-feu immédiat, la mise en place de corridors humanitaires et de mesures de "protection" des étrangers (notamment des migrants sub-sahariens), elle prévoit "l'adoption et la mise en oeuvre des réformes politiques nécessaires pour l'élimination des causes de la crise actuelle". Aucune précision n'a cependant été donnée sur la nature de ces réformes.
Cessation des frappes
Réuni le 19 mars mars à Nouakchott, le comité de l'UA sur la Libye, composé de cinq chefs d'Etat, avait appelé à "la cessation immédiate de toutes les hostilités", au lendemain de frappes aériennes lancées par une coalition internationale en vertu d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU destinée à protéger les civils libyens.
L'UA est opposée à l'"intervention militaire extérieure" actuellement en cours en Libye, menée par une coalition militaire internationale dirigée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, et a appelé les parties libyennes au "dialogue".
afp/olhor
Paris et Londres en quête d'une solution politique et diplomatique
Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi que Paris et Londres préparaient une initiative en vue de parvenir à une "solution" politique et diplomatique pour la Libye, au-delà de l'intervention militaire.
"La prochaine étape, c'est le sommet de Londres" sur la Libye, prévu mardi, où les membres de la coalition "discuteront du pilotage politique et des prochaines étapes de l'opération militaire", a affirmé M. Sarkozy, lors d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet de l'UE.
"Vraisemblablement, avant ce sommet à Londres, (David) Cameron (Premier ministre britannique) et moi-même proposeront une voie commune. Ce sera une initiative franco-britannique pour bien montrer que la solution ne peut pas être que militaire, elle sera forcément une solution politique et diplomatique", a-t-il ajouté.
Il a de nouveau appelé l'entourage du colonel Kadhafi à faire défection, ajoutant: "si demain, le fils de Kadhafi annonce que ça doit s'arrêter, se désolidariser (de son père), il n'y a pas de raison de considérer que ce n'est pas un acte de bonne volonté".
Le chef de l'Etat a également affirmé qu'il aimerait "associer l'Allemagne" à toute initiative. "On travaille de manière très proche avec Cameron mais ce n'est pas contre Mme (Angela) Merkel", la chancelière allemande, a-t-il ajouté. Alors que Berlin ne soutient pas l'opération militaire, M. Sarkozy a dit: "je ne veux pas" que cela soit "une pomme de discorde entre la France et l'Allemagne".