Mardi après-midi, douze personnes ont été transférées depuis le centre d'accueil neuchâtelois de Fontainemelon. Comme la veille (lire Abri PC jugé indécent), ils ont aussitôt manifesté très vivement leur mécontentement face aux conditions d'hébergement qui leur sont proposées.
Ils dénoncent le manque de place, l'absence de lumière du jour dans un centre qu'ils voient comme une prison, exprimant un sentiment d'humiliation et ayant l'impression d'être traités en criminels. "Plutôt dormir dehors qu'ici", ont-ils notamment déclaré.
Si les responsables présents sur place ont dit vouloir privilégier avant tout le dialogue, ils devraient toutefois les informer, comme leurs prédécesseurs hier, qu'ils ont l'interdiction de retourner aux centres de Couvet et Fontainemelon sous peine d'une éventuelle intervention policière.
Une partie du premier groupe occupe d'ailleurs toujours, de façon "illégale", le centre d'accueil de Couvet, même si celui-ci n'a pas accepté dans l'immédiat les requérants qui voulaient se réinstaller dans leur centre d'origine. Finalement, une douzaine d'hommes ont tout de même dormi sur place. La police a fait plusieurs passages dans la soirée.
Le service des migrations se défend
Les requérants ne comprennent pas pourquoi on les oblige à quitter le centre où ils étaient installés, parfois depuis plusieurs mois, et pourquoi on n'y installe pas plutôt les nouveaux arrivants. Le service des migrations répond qu'il ne dispose pas du personnel nécessaire pour encadrer de nouveaux migrants dans la structure provisoire. Il préfère donc y héberger des gens déjà habitués au fonctionnement d'un centre d'accueil suisse.
Selon le communiqué du Conseil d'Etat diffusé vendredi dernier (voir ci-contre), ce centre chaux-de-fonnier dans un abri PC a été ouvert pour faire face à l'afflux de réfugiés en provenance du Maghreb.
Séverine Ambrus et Virginie Pilault, RSR/vkiss