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12 morts lors de heurts interconfessionnels au Caire

La conversion supposée de chrétiennes à l'Islam est à l'origine des affrontements. [Asmaa Waguih]
La conversion supposée de chrétiennes à l'Islam est à l'origine des affrontements. - [Asmaa Waguih]
Douze morts et quelque 200 blessés sont à déplorer samedi soir dans des affrontements entre musulmans et chrétiens dans un quartier du Caire, selon un nouveau et provisoire bilan.

L'armée égyptienne a promis d'agir fermement contre les responsables de ces heurts. Un général, s'exprimant dans la nuit sur la chaîne privée ON-TV, a promis que l'armée "ne permettra pas à quelque courant que ce soit d'imposer son hégémonie en Egypte".

Le ministère n'a pas précisé la confession des victimes de ces affrontements survenus dans le quartier populaire de Imbaba, qui aggravent un climat déjà tendu entre communautés religieuses. L'officier, dont le nom n'a pas été précisé, a souligné que toute personne présente sur les lieux des heurts était susceptible d'être arrêtée en vertu d'une nouvelle loi sur le banditisme, qui prévoit des sanctions renforcées.

L'armée égyptienne assure la direction du pays depuis la chute du président Hosni Moubarak le 11 février dernier à la suite d'une révolte populaire.

Conversion supposée de chrétiennes

Les principaux affrontements se sont produits autour d'une église d'Imbaba, dans un quartier populaire du nord-ouest de la capitale égyptienne, attaquée par des musulmans au motif qu'une chrétienne supposée vouloir se convertir à l'islam y serait selon eux enfermée. Une autre église du quartier a été incendiée.

Un responsable de la paroisse, le père Hermina, a déclaré que les morts étaient des coptes tués lors d'une attaque en fin de journée "par des voyous et des salafistes (un mouvement fondamentaliste islamiste) qui ont tiré sur nous". Un corps recouvert d'un drap sur lequel était posé un évangile reposait dans l'église, dont le sol portait des traces de sang.

Des militaires, présents sur les lieux, ont tiré en l'air pour tenter de séparer les deux camps. Des musulmans ont quant à eux lancé des cocktails molotov sur les chrétiens, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les coptes représentent entre 6 et 10% de la population égyptienne, qui compte au total plus de 80 millions de personnes. Ils constituent la plus importante minorité chrétienne du Moyen-Orient.

Des polémiques concernant des conversions supposées de chrétiennes à l'islam, qui seraient détenues dans des églises ou des monastères, provoquent des tensions depuis des mois entre les deux communautés.

ats/afp/olhor

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Mesures gouvernementales

Le gouvernement égyptien a assuré dimanche qu'il défendrait la sécurité nationale d'une "main de fer" et qu'il prendrait des mesures contre les attaques de lieux de cultes, au lendemain d'affrontements meurtriers entre musulmans et chrétiens.

Les autorités vont "frapper d'une main de fer tous deux qui cherchent à nuire à la sécurité de la nation", a déclaré le ministre de la Justice, Abdel Aziz al-Gindi, à l'issue d'une réunion de crise après les violences qui ont fait 12 morts samedi soir au Caire.

Lois antiterroristes

Le gouvernement va "appliquer de manière immédiate et ferme les lois qui criminalisent les attaques contre des lieux de culte et contre la liberté de croyance", a assuré le ministre, ajoutant que les lois antiterroristes seraient utilisées contre les fauteurs de troubles.

Près de 200 personnes arrêtées

L'armée égyptienne a annoncé dimanche que 190 personnes arrêtées après les violents affrontements entre musulmans et chrétiens la veille au Caire seraient déférées devant des tribunaux militaires.