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Les poissons du Doubs vont mal

Le Doubs souffre d'un taux de mortalité piscicole très élevé. [Martin Ruetschi]
Le Doubs souffre d'un taux de mortalité piscicole très élevé. - [Martin Ruetschi]
Le canton du Jura et les pêcheurs jurassiens se mobilisent pour le Doubs. La rivière franco-suisse est frappée depuis des années par une forte mortalité des poissons.

"Nous voyons le Doubs souffrir jour après jour", a souligné jeudi le ministre jurassien de l'environnement Philippe Receveur lors de la présentation de mesures en faveur de cette rivière. Depuis 2009, des truites et des ombres sont trouvés morts de façon inexpliquée. La qualité de l'eau n'est pas en cause. Elle est même jugée bonne

Eclusées des barrages en cause

L'Etat et les pêcheurs ne désignent pas un seul coupable lorsqu'il s'agit d'expliquer cette hécatombe. Mais ils dénoncent le rôle des exploitants des barrages hydroélectriques accusés de provoquer des dommages à la faune et la flore en procédant à des lâchers d'eau qui entraînent d'importantes variations du niveau de la rivière.

"Cette dépréciation de l'état du Doubs est provoquée par les trois barrages qui perturbent gravement et depuis de nombreuses années l'écosystème", a affirmé Walter Wirth, de la Fédération cantonale des pêcheurs jurassiens (FCPJ).

En cause, les barrages du Châtelot (NE) exploité par le Groupe E et du Refrain (F) exploité par EDF. Dans une moindre mesure celui de la Goule (JU). "L'Etat doit s'adresser aux exploitants des barrages", a déclaré le ministre jurassien de l'environnement qui estime urgent que ces sociétés d'électricité réduisent la fluctuation de leurs lâchers d'eau. Pour Philippe Receveur, il faut renforcer la coordination avec le canton de Neuchâtel et les autorités françaises dans ce dossier.

Anciennes concessions

Le Gouvernement jurassien et les pêcheurs exigent également des exploitants, suisses et français, qu'ils appliquent la législation actuelle. Pour les pêcheurs, ces sociétés d'électricité s'appuient sur des concessions anciennes devenues obsolètes.

Parmi leurs revendications figure également une meilleure surveillance fédérale. Les pêcheurs demandent une analyse des sédiments libérés lors de chaque éclusée afin de savoir s'ils sont nocifs, et le cas échéant, de les traiter comme une décharge polluée. Ces matériaux reposent en effet derrière les barrages depuis des années.

ats/pym

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