Modifié

Le FMI juge la reprise solide en Europe

L'Europe bénéficie de la reprise générale mondiale mais aussi du fait que l'intégration européenne a permis à certains pays de "devenir plus compétitifs". [Julian Stratenschulte]
L'Europe bénéficie de la reprise générale mondiale mais aussi du fait que l'intégration européenne a permis à certains pays de "devenir plus compétitifs". - [Julian Stratenschulte]
Le Fonds monétaire international (FMI) a jugé jeudi à Francfort (ouest) la reprise européenne solide, mais appelé à prendre garde à la contagion de la crise de la dette souveraine.

"Dans l'ensemble, l'Europe -tant occidentale qu'orientale- s'en sort bien et nos projections pour les mois à venir sont même très positives", a déclaré son directeur du département Europe, Antonio Borges, lors d'une conférence de presse organisée au siège de la Banque centrale européenne (BCE) pour présenter le rapport bisannuel du FMI sur l'économie de la région.

Selon ce rapport, l'Europe bénéficie de la reprise générale mondiale mais aussi du fait que l'intégration européenne a permis à certains pays de "devenir plus compétitifs". Mais "il y a des inquiétudes aussi", a souligné Antonio Borges, évoquant comme "menace principale" la crise de la "périphérie de la zone euro" - terme employé pour désigner les pays qui comme la Grèce ou l'Irlande sont confrontés à une grave crise de leur dette publique, qui affecte leurs performances économiques.

Le FMI n'exclut pas une contagion au "noyau dur" de cette zone, soit ceux qui se portent mieux, mais également à ses voisins européens, même si le risque est aujourd'hui moindre qu'il y a un an, a jugé Antonio Borges. "Les mesures vigoureuses prises par les pouvoirs publics ont réussi à circonscrire, jusqu'à présent, les problèmes liés à la dette souveraine et au secteur financier dans la périphérie de la zone euro", a-t-il développé.

Croissance du PIB

Il a appelé une nouvelle fois l'Union européenne à "renforcer la gestion de crise", et loué la politique monétaire menée actuellement par la BCE, qui a augmenté son taux directeur en avril mais prend son temps avant de poursuivre sur cette voie. "La BCE fait exactement ce qu'il faut actuellement et nous nous attendons à ce qu'elle reste très pragmatique", a déclaré Antonio Borges.

Le FMI a confirmé ses prévisions d'avril d'une croissance du PIB de la zone euro de 1,6% cette année et 1,8% en 2012, alors que les chiffres de la production industrielle en mars, publiés jeudi, ont déçu. Celle-ci est ressortie en baisse de 0,2% par rapport au mois précédent, alors que les analystes espéraient qu'elle continuerait sur sa lancée après cinq mois consécutifs de hausse.

Le cas grec

Parmi les pays de la zone euro dont les données sont disponibles, l'Irlande et l'Espagne ont subi les plus fortes baisses (-1% dans les deux cas). La Grèce, en proie à des spéculations sur la restructuration de sa dette, accuse aussi un recul, de 0,6%. Antonio Borges a exclu une telle éventualité pour le moment, affirmant que la Grèce n'en avait "pas besoin". "Il y a un programme en place, avec le FMI (...) Nous voulons que ce programme actuel réussisse et nous ferons tout pour cela", a déclaré Antonio Borges, jugeant qu'"il n'y a pas de solution miracle de restructuration".

Il a en revanche appelé le gouvernement grec à privatiser davantage pour se renflouer. "Leurs dettes sont importantes mais leurs actifs aussi", a-t-il commenté, affirmant que "le gouvernement grec dispose d'un portefeuille d'actifs extraordinaire, bien plus important que beaucoup d'autres pays européens". "Les 50 milliards qu'il s'est engagé à privatiser représentent certainement moins de 20% de ce qu'il pourrait faire", a-t-il souligné.

afp/olhor


LE FMI VEUT DONNER PLUS DE TEMPS A LA GRECE

La direction du Fonds monétaire international estime toujours qu'il serait judicieux de donner à la Grèce "plus de temps" que prévu actuellement pour rembourser le prêt qui lui a été accordé, a indiqué jeudi une porte-parole de l'institution de Washington.

"Nous avons dit il y a quelques mois que nous étions ouverts à l'idée d'une conversion en Facilité élargie de crédit, qui est un accord de plus long terme", a rappelé la directrice des Relations extérieures du FMI, Caroline Atkinson, lors d'un point de presse à Washington. "Une facilité élargie de crédit donnerait plus de temps à la Grèce", a-t-elle souligné.

Le prêt de 30 milliards de dollars accordé au pays en mai 2010 prévoit des remboursements jusqu'en 2015, alors qu'une Facilité élargie de crédit, prévue pour les Etats membres ayant besoin d'un ajustement économique de plus long terme, permettrait d'étaler les remboursements jusqu'en 2020.

Publié Modifié

L'Egypte demande un prêt au FMI

Le Fonds monétaire international a reçu une demande de prêt de la part de l'Egypte et prévoit d'envoyer "sous peu" une équipe au Caire pour discuter de son montant et de ses conditions, a annoncé jeudi une porte-parole de l'institution de Washington.

"Il y a maintenant une demande officielle" de prêt, a indiqué la directrice des Relations extérieures du FMI, Caroline Atkinson, interrogée lors d'un point de presse à Washington sur l'état des discussions avec l'Egypte. "Ils ont approché des partenaires bilatéraux et multilatéraux, dont le FMI, pour qu'ils apportent leur soutien à ce qui est un programme qu'ils ont conçu eux-mêmes", a-t-elle poursuivi.

"Et nous prévoyons qu'une équipe du FMI se rendra au Caire sous peu pour commencer les discussions avec les autorités égyptiennes sur un accord", a ajouté Mme Atkinson.

Accord trouvé avec le Kirghizstan

Le Fonds monétaire international a annoncé jeudi avoir trouvé un accord avec le Kirghizstan sur un nouveau prêt à ce pays d'Asie centrale dont l'économie souffre des suites d'une crise politique.

Le FMI et le gouvernement ont établi les grandes lignes du programme économique à mettre en oeuvre en échange de ce prêt de 108 millions de dollars.