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GE: 54% des travailleurs du privé sont étrangers

L'horlogerie a réalisé une belle performance avec une hausse de 11,5%.
Dans le canton de Genève, 10% des salariés reçoivent moins de 4000 francs et 10% reçoivent plus de 14'400 francs.
Plus de la moitié des 180'000 salariés du secteur privé du canton de Genève sont étrangers. Dans le contexte de l'accord sur la libre circulation des personnes, le nombre de salariés étrangers a augmenté fortement, surtout pour les emplois qualifiés.

Selon une étude publiée mardi par l'Office cantonal de la statistique
(OCSTAT) sur la main d'oeuvre étrangère dans le canton, le nombre de salariés
dans le secteur privé a augmenté en moyenne de 3,3% par an entre 2000 et 2008.
L'accroissement annuel moyen du nombre de salariés étrangers est plus marqué
que celui des Suisses (respectivement 4,3% et 2,3%).

Plus de la moitié des 180'000 salariés du canton, soit 54%, sont étrangers:
24% du total des salariés sont titulaires d'un permis frontalier, 17% d'un
permis d'établissement et 10% d'un permis de séjour.

Liés aux accords bilatéraux

Entre 2000 et fin 2008, l'effectif des permis de séjour (permis B) a plus
que doublé (+103%) et celui des frontaliers a augmenté de 84%. En revanche, les
permis d'établissement (permis C) sont en recul de 12%, notamment sous l'effet
du vieillissement de leurs titulaires.

"Ces importants mouvements selon le type de permis sont en grande
partie liés aux accords bilatéraux", écrit l'OCSTAT.

Le MCN va-t-il réussir à capitaliser "le mécontement" qui découle de la problématique des frontaliers ?
Le MCN va-t-il réussir à capitaliser "le mécontement" qui découle de la problématique des frontaliers ?

Le nombre d'emplois requérant des qualifications élevées, pour la plupart
concentrés dans les branches à haute valeur ajoutée du secteur tertiaire, a
notablement progressé. Les entreprises ont souvent fait appel à de la
main-d'oeuvre étrangère pour les occuper.

Entre 2000 et 2008, la proportion de titulaires d'un permis de séjour
(permis B) a augmenté parmi les hauts salaires. Le mouvement a aussi profité
aux salariés établis (titulaires d'un permis C). En revanche, si des
frontaliers sont également venus occuper de tels postes, ils sont
proportionnellement moins nombreux dans les fonctions à rémunération élevée.

Parmi les branches les plus concernées, l'étude cite la finance, le négoce,
la gestion d'entreprises multinationales, ainsi que les activités parallèles en
matière informatique, juridique, comptable ou de conseil.

Renforcement des inégalités

L'augmentation du nombre d'emplois à salaire élevé a pour conséquence un
élargissement de l'éventail des salaires par le haut. Les bas salaires ont,
eux, plutôt stagné en termes de pouvoir d'achat.

Les inégalités se creusent: les bas salaires n'ont augmenté que de 2% en
huit ans et les hauts salaires de 18%. Avec 7500 francs, les Suisses ont le
salaire mensuel brut médian le plus élevé en 2008, devant les permis de séjour,
les frontaliers, puis les établis.

En 2008, le salaire mensuel brut médian versé par les entreprises privées
dans le canton atteint 6800 francs pour 40 heures de travail par semaine
(contre 5700 francs en 2000, soit une hausse nominale de 19% en huit ans et de
8% en termes réels). Dix pour cent des salariés reçoivent moins de 4000 francs,
10% reçoivent plus de 14'400 francs.

La hausse du salaire médian en termes réels entre 2000 et 2008 n'est que de
1% pour les frontaliers, mais de 21% pour les permis de séjour. Elle est de 8%
pour les Suisses et 10% pour les établis.

ats/vkiss

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