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Affaire Ségalat: un rapport accablant pour l'accusé

La victime a été retrouvée morte à son domicile de Vaux-sur-Morges le 9 janvier dernier.
La victime a été retrouvée morte à son domicile de Vaux-sur-Morges le 9 janvier dernier.
Le dernier rapport d'autopsie de Catherine Ségalat, retrouvée morte en janvier 2010, est accablant pour son beau-fils L.S., suspecté de l'avoir tuée. La thèse du décès accidentel de l'ancienne conseillère municipale de Vaux-sur-Morges est largement balayée.

L'affaire Ségalat, conseillère municipale retrouvée morte à son domicile le 9 janvier 2010, rebondit à nouveau. Le troisième rapport d'autopsie, que s'est procuré la TSR, est accablant pour L.S., beau-fils de la victime suspecté de meurtre et incarcéré peu après les faits. En effet, il balaie la thèse de l'accident, avancée par la défense.

Selon le rapport, réalisé par deux experts portugais, "les lésions ont été provoquées par un objet contondant". Idem pour le "décollement du cuir chevelu". Il n'y a, à l'inverse, "aucun élément qui plaide pour une chute", accidentelle ou pas. Plusieurs éléments, dont un mouchoir serré "assez fortement autour du coup", laissent, de plus, entrevoir un "tableau d'asphyxie mécanique".

Rapport de la défense qualifié de tendancieux

Ce troisième rapport d'autopsie contredit totalement celui produit en mars par la défense de L.S. qui contestait point par point les conclusions de la première autopsie et favorisait la thèse de l'accident.

S'appuyant sur l'analyse de Dominique Lecomte, directrice de l'institut médico-légal de Paris, ce document avait poussé le procureur, Nicolas Koschevnikov, à demander une troisième étude. Le rapport de Dominique Leconte suscite, aux yeux des experts dernièrement mandatés, les plus fortes réserves. Il est même qualifié de tendancieux (voir encadré).

Les deux parties ont encore 14 jours pour faire des observations sur ce dernier document. Le procureur devrait ensuite clore son enquête et envoyer L.S. en jugement.

Le jour du drame

Le jour du drame, c'est l'accusé, un généticien réputé travaillant pour le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en France, qui avait alerté les secours.

Son comportement suite à la découverte du corps avait, toutefois, éveillé les soupçons de la police: après avoir déplacé le corps et tenté de ranimer l'épouse de son père, il avait nettoyé la scène de crime et s'était changé.

Mobile mystérieux

L'éventuel mobile demeure lui aussi mystérieux. Catherine Ségalat et L.S. étaient en négociation pour la reprise de la librairie du père du suspect. Mais ces négociations n'ont, semble-t-il, pas donné lieu à un conflit. L.S. a toujours nié avoir agressé sa belle-mère. En octobre 2010, sa famille avait dénoncé des "lacunes" dans une enquête menée, selon elle, "à charge" contre ce chercheur de renom.

William Heinzer/Tyf

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Expertise parisienne critiquée

L'analyse produite début 2011 pour la défense par Dominique Lecomte, directrice de l'institut médico-légal de Paris, est sévèrement critiquée, et son auteur égratignée. Rédigée dans une perspective "tendancieuse", elle ne prendrait en considération que "les explications susceptibles de soutenir la thèse de la défense".

Le rapport cite par exemple la manière dont a été analysé le décollement du cuir chevelu, attribué à une chute par la spécialiste parisienne. Selon les experts portugais, dont le Directeur de l'Institut national de médecine légale du Portugal, sur les dizaines de cas de décollement consécutifs à une chute étudiés, aucun ne présentait une étendue aussi vaste. La manière de pratiquer de Dominique Lecomte manque aux règles de l'art, estiment les auteurs de la 3e expertise.