Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a décrété mercredi une amnistie pour les personnes impliquées dans des actes contre l'Etat, dans une tentative apparente de couper le soutien aux insurgés sunnites s'étant emparés de larges pans de l'Irak.
"J'annonce une amnistie pour toutes les tribus et personnes impliquées dans des actions contre l'Etat", mais qui ont maintenant "repris leurs esprits", à l'exception des personnes ayant commis des meurtres, a-t-il déclaré.
La communauté internationale presse le Parlement
De son côté, la communauté internationale a appelé les dirigeants irakiens à se mettre d'accord au plus vite sur un gouvernement, après une réunion désastreuse du Parlement.
"Le sort de l'Irak est en jeu en ce moment", a souligné une porte-parole du département d'Etat américain. L'envoyé de l'ONU Nickolay Mladenov a dénoncé l'attitude des parlementaires, affirmant que "les politiciens en Irak devaient réaliser que (le pays) n'était plus dans une situation normale".
afp/gchi
La bataille pour Tikrit continue
Sur le terrain, les forces gouvernementales, engagées notamment dans une contre-offensive pour reprendre Tikrit (nord), sans grand résultat pour le moment, ont reçu dix avions de combat russes Sukhoi, parallèlement à un appui stratégique fourni par les Etats-Unis.
Les djihadistes sunnites, qui contrôlaient depuis janvier des régions de la province d'Al-Anbar (ouest), ont mis la main sur Mossoul et une grande partie de sa province Ninive (nord), ainsi que des secteurs des provinces de Diyala (est), Salaheddine (nord) et Kirkouk (ouest).
Revendications kurdes rejetées
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a aussi rejeté la volonté du Kurdistan de conserver les territoires dont il a pris le contrôle à la faveur de l'offensive des djihadistes sunnites.
Les forces kurdes ont pris le 12 juin le contrôle de Kirkouk après le retrait de l'armée devant la progression des insurgés sunnites en Irak.