Inspiré par les jouets de son enfance flottant au vent, Massoud Hassani, Néerlandais d'origine afghane, a mis au point une invention qui pourrait selon lui sauver des milliers de vies en Afghanistan: une drôle de sphère anti-mines mue par le vent et ressemblant à un pissenlit géant.
Formé à l'Académie de design d'Eindhoven, aux Pays-Bas, Massoud Hassani espère que ce démineur low-tech baptisé "mine Kafon", très bon marché, pourra être lancé dans les champs de mines antipersonnelles.
Une structure simple et bon marché
Le principe du dispositif est simple: 150 bâtons de bambou sont vissés à une sphère centrale en métal. A l'extrémité de chacun de ces bambous, un disque de plastique de la taille d'un freesbee a été fixé via un joint de transmission en caoutchouc. Une fois déposée dans un champ de mines, la sphère se déplace grâce au vent et fait exploser les mines au fur et à mesure de ses déplacements. Elle est munie d'un GPS qui enregistre le chemin parcouru et les endroits où les mines ont été détruites.
Massoud Hassani explique que l'idée a germé suite à un travail que l'Académie du Design d'Eindhoven avait demandé à ses étudiants: "je devais faire les plans d'un jouet de mon enfance". Le jeune homme de 29 ans a fui Kaboul aux mains des talibans en 1998 pour se réfugier aux Pays-Bas. "Je me suis rappelé les jouets que nous fabriquions et comment ils roulaient sur les champs de mines: nous ne pouvions plus les récupérer."
Selon l'ONU, en juin 2012, l'Afghanistan comptait 5233 "zones à risques" couvrant au total 588 kilomètres carrés et mettant en danger 750'000 personnes. Au moins 812 personnes ont été tuées ou blessées par des engins explosifs l'an dernier, d'après l'ONG Handicap International.
A la recherche de soutien financier
La "mine Kafon", nom tiré de l'abréviation "kafondan" signifiant "quelque chose qui explose" en dari, la langue maternelle de son inventeur, n'est encore qu'un prototype, précise Massoud Hassani. Aidé par son frère cadet, il cherche des fonds pour continuer le développement de son invention. Les deux frères espèrent réunir 123'000 euros d'ici au 17 janvier et ensuite pouvoir réaliser des tests en Afghanistan dès le mois d'août prochain.
Pierre Crevoisier/ats/au