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La Suisse se fâche contre la décision française sur les forfaits fiscaux

La France n'accordera plus le bénéfice de la convention de double-imposition pour les Français installés en Suisse et payant un forfait fiscal "majoré". [Fabricie Coffrini]
Forfaits fiscaux, Berne réagit à la décision de Paris / Forum / 11 min. / le 7 janvier 2013
La décision française de retirer au 1er janvier une directive qui protégeait les forfaits fiscaux des Français de Suisse fâche la Confédération. Selon la RTS, Berne a contacté l'ambassadeur pour dénoncer cette décision unilatérale.

La Confédération a confirmé lundi qu'elle n'a pas été avertie officiellement et par écrit que les autorités françaises allaient retirer, dès le 1er janvier, une directive qui protège les Français installés en Suisse et qui bénéficient d'un forfait fiscal. Selon des informations de l'émission Forum sur RTS La Première, la Confédération a même contacté l'ambassadeur de France en Suisse.

Au sein de la Berne fédérale, c'est moins le fond de l'affaire qui préoccupe, que la forme. Certes, le Secrétariat d’Etat aux questions financières savait que la France envisageait de dénoncer cette directive - des discussions techniques étaient en cours entre les deux pays - mais la Suisse aurait aimé être avertie officiellement, et par écrit, de la décision finale de Paris.

Pas d'autres mesures envisagées

D'ailleurs, les autorités françaises ont confirmé qu'il n'y a pas eu de contact écrit et que cette date n'a pas été précisées aux autorités suisses. Un diplomate a confié que "la Suisse ne se serait pas permise de faire cela à un autre pays entre noël et nouvel an, en pleine période de vacances."

Mais la Confédération n'a pas l'intention pour l'heure de prendre d'autres mesures. Le Secrétariat d’Etat aux questions financières rappelle que, sur le fond, la France reste dans son droit. Elle ne dénonce pas la convention de double imposition mais bien une simple directive. Une directive qui règle, en somme, la part de l'impôt que les autorités françaises prélèvent sur les Français établis en Suisse et au bénéfice d'un forfait fiscal.

Dans les faits et selon les fiscalistes, les citoyens français qui vivent en Suisse ne devraient donc pas voir se profiler de grands changements en tout cas dans un premiers temps. Et le principe-même du forfait fiscal suisse n'est pas remis en question.

Nadine Haltiner/vkiss

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Pascal Broulis "va trop loin"

Sous la coupole fédérale, certains estiment que les propos du conseiller d'Etat vaudois Pascal Broulis - qui estimait que cette décision était une déclaration de guerre - sont déplacés, surtout d'un point de vue diplomatique.

Car, tant du côté du Département fédéral des finances que du Département des affaires étrangères, on rappelle que la Suisse va encore devoir négocier de gros dossiers avec son voisin, notamment la question des successions ou l'entraide administrative. A Berne, la stratégie est plutôt de calmer le jeu et les esprits.