Cela fait six mois qu'Hervé
Ghesquière, Stéphane Taponier, journalistes de France 3 et leurs trois
accompagnateurs afghans sont retenus en otages par les talibans. Ils ont été
enlevés le 30 décembre dans l'est de l'Afghanistan,
où sont stationnées les forces françaises. Ils mettaient un terme à un
reportage pour "Pièces à conviction", un magazine d'investigation. Ils n'étaient plus sous la protection des soldats français au moment de leur
enlèvement.
Pour marquer les six mois de détention,
l'organisation Reporters sans frontières a déployé une bâche géante sur les
grilles du Jardin du Luxembourg à Paris, près duquel se trouve le Sénat, et
appelé la population à écrire des messages de soutien. Des portraits géants ont également été affichés à
Bordeaux et à Nantes.
Dernier signe de vie
Les ravisseurs des deux journalistes
appartiennent à la mouvance des talibans, l'opposition islamiste armée au
président Hamid Karzaï. Le dernier signe de vie remonte au 8 avril dernier,
quand ils sont apparus dans une vidéo, lisant un texte
demandant aux autorités françaises d'accéder aux demandes des ravisseurs.
Après
les messages des deux journalistes, un texte en pachtou indiquait que
"l'Emirat islamique en Afghanistan" reprochait au gouvernement
français de n'avoir montré "aucune intérêt" pour une liste de
prisonniers à libérer qui lui avait été soumise.
La zone montagneuse où se cacheraient les
ravisseurs est étroitement surveillée par l'armée française. La libération des
otages est "une obsession permanente, une priorité nationale et des
forces" françaises en Afghanistan, a déclaré sur place la semaine dernière
le ministre de la Défense Hervé Morin.
Polémique autour des coûts
Mais au début de l'année, un proche
collaborateur du président Nicolas Sarkozy puis l'ex-chef d'Etat major des
armées avaient déclenché une polémique sur le coût élevé des opérations de
recherche, laissant entendre que les deux journalistes auraient dû rester sous
la protection des forces françaises.
afp/fru
Afghanistan: le mois le plus sanglant pour l'Otan
Les forces internationales en Afghanistan ont franchi en juin la barre des cent soldats tués en moins d'un mois. Les pertes parmis les troupes des 46 pays de la force de l'Otan n'avaient jamais atteint un tel niveau depuis le début de la guerre. Le limogeage par Barack Obama du général américain Stanley McChrystal qui commandait cette force avait déjà considérablement assombri le tableau en cette année jugée cruciale par le président américain.
Le rythme vertigineux des pertes actuelles en Afghanistan est comparable aux pires mois de la guerre en Irak, entre avril et juin 2007. Barack Obama a ordonné en décembre dernier le déploiement de 30'000 GI's supplémentaires en Afghanistan dans l'espoir de repousser les talibans et de commencer à rapatrier les soldats américains à l'été 2011. Mais le calendrier prévu paraît de plus en plus difficile à tenir du fait de la résistance rebelle.