Peu de temps avant, à la cour du roi de France, le tabac est promu par un certain Jean Nicot comme une fantastique plante médicinale. Il va jusqu’à en envoyer à Catherine de Médicis pour traiter les migraines de son fils. Mais qu’est-ce qui est bon ou néfaste pour la santé? Qu’est-ce qui devrait être permis ou interdit?
À consommer avec modération
Les sociétés antiques utilisent déjà les psychotropes comme médicaments. Et ce pendant des millénaires, des Sumériens qui découvrent les premiers les propriétés du jus de pavot, en passant par Hippocrate ou Pline l’Ancien. En 312, à Rome, on trouve 800 magasins d’opium.
Même si à l’époque on régule et on permet l’utilisation de ces substances, on avertit la population! Galien écrit: "En grandes quantités, les graines de pavot affectent la tête en lui envoyant des vapeurs chaudes et toxiques". La version antique de notre "à consommer avec modération"! Les premiers cas de dopage apparaissent dès les Jeux Olympiques antiques ou l’on fait la chasse aux athlètes ayant consommé du lait maternel!
Quand la cocaïne était un traitement contre la mélancolie
Avance rapide jusqu’au 19e siècle, où un certain Sigmund Freud fait la promotion acharnée de la cocaïne. Il y voit un traitement idéal de la mélancolie.
En 1886, un pharmacien américain donne un avenir radieux à la Coca. Il crée un soda qui la mélange aux graines de Kola, très riches en caféine. Épuisé, il ne se creuse pas trop pour trouver le nom de sa boisson. À la même période, un chimiste Corse mélange cocaïne et vin de Bordeaux. Le "vin Mariani" connaît un succès ahurissant, et devient pendant des décennies le "médicament" le plus prescrit au monde.
>> Pour aller plus loin en écoutant l'émission "Pénalisation, dépénalisation... le cycle de la drogue":
Coke et Coca-Cola
Mais les choses changent au 20e siècle. En 1905, aux Etats-Unis, une série d'articles pointent les dérives des psychotropes en libre accès. Coca-Cola retire la cocaïne de ses sodas, les premières législations apparaissent. En 1919, la Cour Suprême interdit définitivement aux médecins de prescrire ce qu’on considère maintenant comme des drogues dures. L’interdiction ne fait pas baisser la demande mais provoque la montée des prix. Le trafic devient un business et tisse sa toile.
Et aujourd'hui, comment légaliser sans banaliser? Comment interdire sans faire le jeu des marchés parallèles? Une première voie s’ouvre peut-être en ce début de 21e siècle: en Europe comme aux Etats-Unis, la légalisation du cannabis fleurit!
Laurent Haug, Emmanuelle Vuillequez et Tania Chytil
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