Dans la Rome antique, les étudiants font déjà face aux choix que nous connaissons encore aujourd'hui: écoles publiques ou privées? Enseignement théorique, en classe, ou pratique via les guildes et le compagnonnage? Études dans les bibliothèques d'Alexandrie, de Rhodes ou de Pergame? Comme quoi l’éducation est un monde qui évolue très… prudemment: on reste dans une logique de lieux de savoir dans lesquels les savants viennent édifier la jeunesse.
Autre point commun entre les époques, et pas des moindres: le salaire des enseignants. Pour les contemporains de César, enseigner était déjà un métier que l'on faisait plus par passion que par appât du gain… À l'exception de quelques stars comme Sénèque, un précepteur que s'arrachent les grandes familles de l'époque, ancêtre des conférenciers stars d'aujourd'hui.
Si le fond reste le même, la forme en revanche ne cesse de suivre l'innovation technologique. Le savoir s'écrit sur du papyrus, puis du papier, des lettres, des rouleaux, des grimoires, des livres enfin! Le savoir devient toujours plus facile à stocker et à transporter. Un long chemin qui aboutit aujourd'hui à la dématérialisation permise par les technologies numériques.
L'internationalisation du savoir
Suivant le développement des moyens de transport, le savoir s'internationalise! De l'apparition des voies romaines au chemin de fer, des autoroutes automobiles aux autoroutes de l'information, il semble complètement banal qu'un étudiant du 21e siècle puisse suivre un cours donné de l'autre bout du monde.
Alors si aujourd'hui on cherche à rendre le savoir plus accessible et attrayant en le mettant en boîte dans des conférences de 10 minutes ou dans des jeux vidéo, on ne fait que continuer l'œuvre d'illustres penseurs comme l'Abbé Nollet qui promut à la cour du roi de France du 18e siècle une "science amusante".
>> Aller plus loin en écoutant l'émission "La transmission des savoirs":
Mais à quoi ressemblera l'éducation de demain? De nouveaux formats apparaissent: apprentissage guidé par des robots, réalité virtuelle, pédagogies participatives, enseignement entre pairs, "jeux sérieux".
Malgré toutes ces avancées, nous sommes toujours face aux mêmes questions de fond: comment préparer les jeunes à des métiers qui n'existent pas encore? Comment équilibrer pratique et théorie, vulgarisation et rigueur, enseignement généraliste et enseignement spécialisé? Ces interrogations travaillaient déjà Socrate et Hérodote. La technologie du 21e siècle n'y apporte que peu de réponses.
Laurent Haug, Emmanuelle Vuillequez et Tania Chytil
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