Dans cette deuxième saison de "La face cachée de la Suisse", Shyaka Kagame raconte l’agression raciste qu’il a subie à Genève ainsi que le combat judiciaire qui a suivi, et il explore l’histoire des imaginaires racistes qui persistent dans notre pays.
Boulevard du Village noir
Je voulais juste un express et un verre d’eau (1/6)
Alors que je bois un café dans un bar de mon boulevard, la soirée bascule : un inconnu se met à m’injurier, à me lancer des insultes racistes et la situation dégénère.
À la recherche de la norme antiraciste perdue (2/6)
Je tente de faire reconnaître, devant la justice, le caractère raciste de l’agression que j’ai vécue. Mais je me rends compte que faire appliquer la norme pénale antiraciste 261bis, c’est toute une histoire.
Amnésie à la barre (3/6)
Lors du procès d’opposition, mon agresseur assure qu’il ne se souvient pas avoir proféré des insultes racistes à mon encontre. Un trou de mémoire qui évoque l’amnésie coloniale de notre société.
"Si notre petit garçon devait vivre ça…" (4/6)
En 1983, un établissement genevois refusait de servir de l’alcool à mes parents en raison de leur couleur de peau: c’était la consigne. Quarante ans plus tard, je reviens sur les lieux avec ma mère et ma nièce.
Il était une fois à Genève, un Village noir dans mon quartier (5/6)
En remontant les racines du racisme anti-noir·e·s en Suisse, j’arrive en 1896, à l’Exposition nationale de Genève, à l’occasion de laquelle avait été créé un "Village noir", qui se situait à quelques mètres de chez moi. Une "attraction" qui marquera durablement les représentations raciales dans notre pays.
Problèmes d’héritage (6/6)
Retour sur mon boulevard, nommé d’après Carl Vogt, un scientifique du XIXe siècle dont la célébration dans l’espace public est devenue contestée en raison de ses thèses racistes et sexistes.