Ces vestiges, d'apparence très commune, nous renseignent sur la vie quotidienne de la Préhistoire. En effet, les paniers en vannerie étaient un complément important aux récipients en terre cuite, car ils permettaient non seulement de stocker les aliments, mais également d'être utilisés pour la cueillette.
Les vanneries découvertes à Auvernier consistent en paniers fabriqués en osier – de saule, aulne ou noisetier. Ils ont été datés de l'âge du Bronze final (vers 800 av. J.-C.) et ont été mis au jour lors des fouilles menées dans le cadre de la construction de l'autoroute A5.
Le remarquable état de conservation dans lequel ces vanneries ont été découvertes et la quantité des pièces mises au jour (plus de 150 exemplaires de formes diverses), sont dus au milieu très favorable dans lequel elles se trouvaient, c’est-à-dire la craie lacustre gorgée d’eau, où l’oxygène n’a pas pu pénétrer.
Si d'autres sites lacustres ont livré des paniers de l'âge du Bronze, dans la région de Zurich notamment, l'ensemble d'Auvernier-Nord forme sans conteste la plus belle collection de vannerie préhistorique d'Europe.
Anna-Chiara Sais, guide et animatrice au Laténium, diplômée en archéologie de l'Université de Neuchâtel
Traitement de conservation
En raison de la rareté de ce genre de découvertes, les restaurateurs ont été contraints de chercher des solutions pour conserver au mieux ces restes de paniers si délicats. La technique choisie a été celle de la lyophilisation, que l'on utilise couramment pour conserver certains produits alimentaires, comme le café.
La baie d'Auvernier
Plusieurs fouilles subaquatiques ont été conduites en cet endroit privilégié, particulièrement dans les années 1960 et 1970 (notamment les fouilles d'Auvernier-Nord, entre 1971 et 1975). Ces travaux ont autorisé des percées décisives dans notre connaissance des habitats littoraux du Néolithique et de l'âge du Bronze.