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La dédicace latine de Saint-Blaise

Une des rares inscriptions latines trouvées dans le canton de Neuchâtel
Une des rares inscriptions latines trouvées dans le canton de Neuchâtel
[Vale]rianu[s] [pat]ronus… Découverte il y a plus de 100 ans dans une vigne surplombant le lac de Neuchâtel, cette inscription romaine demeure énigmatique: un certain Valerianus y affiche ostensiblement son identité… Mais dans quelle intention?

Mis au jour en 1907 au lieu-dit Les Tuiles à Saint-Blaise, ce modeste bloc de calcaire porte une des rares inscriptions latines du canton de Neuchâtel.

Malheureusement fragmentaire, cette dernière témoigne de l’adoption de l’alphabet et de la langue latine suite à la romanisation de nos contrées. Elle nous livre le nom d’un individu ainsi que sa probable fonction.

Diverses traces d’occupation romaine avaient déjà été découvertes en ce lieu. En effet le toponyme parle de lui-même: c’est l’abondance des vestiges, notamment des tuiles, mais aussi des terres cuites, des monnaies et des fragments de mosaïque, qui ont donné à la vigne où on les a déterrés ce nom significatif : Les Tuiles. Aurions-nous à cet endroit les restes d’une propriété aristocratique d’époque romaine? Cette hypothèse est fort probable, même si un autre type d’établissement ou de monument contemporain est aussi envisageable. On déplorera cependant que ces constructions antiques soient situées en pleine vigne, terrain particulièrement défavorable à la conservation des murs.

Pour en revenir à notre Valerianus, force est de constater que nous ne possédons ici qu’une partie de son nom, manifestement d’origine romaine. En onomastique romaine le nom d’un individu se compose en effet de trois parties: prénom, nom et surnom (tria nomina : praenomen, nomen et cognomen). D’autre part le terme latin de patron ou avocat peut aussi avoir le sens de protecteur. Peut-être cet homme, en raison de son influence et de sa notabilité, avait-il été nommé protecteur de la communauté locale? Du coup, on s’interroge sur la destination de cette inscription. Ornait-elle un édifice domestique, cultuel ou funéraire?  La question reste ouverte!

Sandra Hay, diplômée en archéologie de l’Université de Neuchâtel et guide-animatrice au Laténium

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Onomastique

Etude des noms propres, qui regroupe notamment l'étude des noms de personnes ou anthroponymie. Cette spécialité s'attache à la catégorie d'information la plus récurrente dans les textes épigraphiques.

Tria nomina

Résultat d’une évolution historique assez longue, cette séquence est caractéristique de la dénomination du citoyen romain. Le prénom est le nom individuel au sein d’une famille désignée collectivement par son gentilice, si bien que peu de prénoms ont été nécessaires. Le nom ou gentilice, développé à partir du système plus ancien des patronymes, est commun à l’ensemble de la gens, c’est-à-dire, de la famille, du clan. Il marque l’appartenance à un groupe. Le surnom traduit, quant à lui, une particularité physique, une origine ou encore une activité. Il peut également devenir héréditaire et distinguer ainsi les ramifications d’une même gens. Dans le nom complet de l’orateur Cicéron par exemple, Marcus est le prénom, Tullius le nom d’une gens d’origine plébéienne et Cicero le surnom qui vient du mot latin cicer signifiant "pois-chiche".