Le fourneau de Cressier
Ce fourneau est une invitation à la découverte de l'habitat médiéval de la région: il témoigne à la fois d'une nouvelle conception du confort domestique et de la culture courtoise du XIVe siècle.
Mis au jour et documenté dans le cadre de la rénovation d'une maison du village neuchâtelois de Cressier, le fourneau, de près de 1,50 m de haut et surmonté d'une coupole, était composé d'une cinquantaine de catelles richement décorées. Ces catelles, dont la face plane a pour fonction initiale d'accroître la diffusion de la chaleur, deviendront rapidement des supports iconographiques privilégiés.
Les types représentés, tels la pastourelle et le chevalier ou encore le lion réanimant ses petits, sont souvent issus des codex et des bestiaires médiévaux, inscrivant ainsi le propriétaire du fourneau dans une culture élitaire. Mais ces motifs bien établis côtoient des types plus mystérieux: leurs origines nous échappent parfois, car ils sont puisés dans la culture populaire.
La proposition d'une reconstitution de ce fourneau, ainsi que la tentative de datation de sa fabrication puis de son abandon, permettent d'apprécier le travail de l'archéologue médiéviste, dont les recherches mêlent fouilles archéologiques, sources littéraires et iconographiques et méthodes de datation scientifiques.
Pauline de Montmollin, assistante à l'Institut d'archéologie de l'Université de Neuchâtel et guide-animatrice au Laténium
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Se chauffer au Moyen Âge
Alors que dans de nombreuses régions, la cheminée est le seul élément présent à l'intérieur de l'habitat destiné au chauffage, une nouvelle pièce appelée poêle fait son apparition sans doute dès le XIIIe siècle.
L'enfermement de la flamme et l'amélioration des capacités thermiques offertes par le fourneau constituent une amélioration sensible du confort domestique.
Bestiaires
Les bestiaires présentent les animaux avec leurs caractéristiques naturelles, mais ils leur attribuent aussi des qualités humaines. Cette tradition, issue de l'Antiquité, va connaître une grande popularité entre les XIIe et XIVe siècles, lorsque les bestiaires sont traduits dans les langues romanes.
Dans un premier temps, ces bestiaires seront avant tout utilisés par le clergé, comme appui pour la rédaction des sermons religieux largement véhiculés par la poésie lyrique courtoise, ils rejoindront la culture populaire, dès le XIIIe siècle.