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La gaine de hache en bois de cerf de Saint-Blaise

La tracéologie (étude des traces d’usure) permet de déterminer les modalités de  fabrication et d'utilisation d'un objet comme cette gaine de hache
La tracéologie (étude des traces d’usure) permet de déterminer les modalités de fabrication et d'utilisation d'un objet comme cette gaine de hache
Promenons-nous dans les bois, pendant que le cerf y est… Un chassé-croisé au cœur de la forêt préhistorique. Durant la préhistoire récente, le bois de cervidé - parfois décrit comme symbole de virilité - a largement été utilisé, alors même que l’exploitation du milieu naturel par l’homme réduisait peu à peu son accessibilité.

Nos ancêtres ont su exploiter au mieux leur environnement. Ainsi, un animal tué fournissait-il non seulement la viande, mais également la fourrure, les os, les tendons ou encore, dans le cas du renne ou du cerf, le bois de ses ramures. Matière dure facile à se procurer, sous forme de bois de chute ou bois de massacre, le bois de cerf a servi à confectionner de nombreux objets et outils de la vie quotidienne. Du gobelet au harpon, en passant par la gaine de hache, les têtes de flèches, les pointes, les baguettes et les parures, ce matériau a été largement exploité dès le Paléolithique supérieur, mais surtout depuis le Néolithique. Moyen d’emmanchement indirect, prenant place entre un manche en bois et une lame en pierre polie, la gaine de hache apparaît, quant à elle, au cours du Néolithique moyen. Elle joue, d’une part, un rôle d’amortisseur des chocs préservant le manche et, d’autre part, elle autorise l’utilisation de lames polies de petit format. Un gain de temps considérable, ainsi qu’une meilleure gestion de la matière première, font ainsi partie des préoccupations des producteurs de ces outils.

La préservation exceptionnelle des objets en matière périssable mis au jour dans les sites lacustres a permis l’étude détaillée de nombreuses gaines de haches. Les archéologues ont ainsi constaté une évolution morphologique de ces vestiges au cours du temps, ainsi qu’une répartition géographique différentielle. Par ailleurs, les analyses tracéologiques, de plus en plus répandues, ont conduit à la reconstitution des gestes liés à la fabrication et à l’utilisation de ces outils.


Chrystel Jeanbourquin, doctorante en archéologie à l’Université de Genève et guide-animatrice au Laténium

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Saint-Blaise/Bains des Dames

Situé à l’extrémité orientale de la rive nord du lac de Neuchâtel, cet habitat du Néolithique final découvert à la fin du 19e siècle a fait l’objet d’une fouille de sauvetage de 4000m2 entre 1986 et 1988, lors de la construction de l’autoroute A5. Daté entre 3139 et 2450 av. J.-C., il a révélé une occupation continue pendant au moins 250 ans. Les changements culturels les plus marqués ont lieu entre 2800 et 2500 av. J.-C.

Bois de chute et bois de massacre

Le bois de chute est celui qui tombe naturellement à la fin de l’hiver, alors que le bois de massacre est prélevé sur un animal chassé.